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"Il n'y pas d'homosexuels en Iran." [...] "Ahmadinejad mon héros"

Une lecture rendue compliquée non pas tant par le style d'écriture mais plutôt par son contenu assez inintelligible. On ne comprend pas grand chose si ce n'est la misère intellectuelle dans laquelle baigne l'ensemble du discours déployé.
Le lecteur, passager du rafiot "PIRiste" (Parti des Indigènes de la République, groupuscule intello réputé pour ses inepties racialistes) est brinquebalé dans des eaux très troubles et fortement agitées. Difficile de garder son équilibre entre un racisme débile, un antisémitisme innocent et un antiféminisme rance. Ce livre n'est ni plus ni moins qu'un ramassis de conneries véhiculées par l' "antiracisme politique" actuel. Les raisons de s'inquiéter sont nombreuses quand les milieux dits radicaux reprennent à leur compte ces thèses aussi absurdes que abjectes.


Envolons-nous sans plus attendre dans la pensée cosmique de Houria Bouteldja.


Le Blanc devrait s'agenouiller, implorant, et plaider coupable pour les actes commis par ses supposés aïeux dans les colonies, au nom d'une responsabilité collective qui tomberait sous le sens. Le Blanc, figure suprême de l'oppression, constituerait donc une catégorie parfaitement homogène, douée d'une conscience et d'une raison collectives. Sans autre forme de procès, Bouteldja scelle ainsi le sort du prolétaire blanc occidental, constamment associé dans son raisonnement à l'Etat duquel il tient sa nationalité. Tout ceci n'est pas sans rappeler une vieille tradition tiers-mondiste.
Elle nous dit que les Etats occidentaux et leurs peuples respectifs ne font qu'un, sont guidés par les mêmes aspirations, poursuivent un intérêt unique, celui de la suprématie blanche, la conservation du privilège blanc. Très bien, passons.


Les Juifs, à présent. De ce que je suis parvenu à comprendre leur tort principal tiendrait au fait qu'ils soient juifs. Honte à eux ; au premier chef, honte au jeune enfant qui porte la kippa, vers lequel Houria dirige son regard scrutateur empli à la fois de pitié et surtout de haine. Les Juifs, alliés originels des Indigènes, ont trahis leurs frères en s'assimilant au corps blanc. L'Holocauste fut en grande partie la cause de cette trahison, conduisant à la naissance d'Israël et plus tard à sa dégénérescence impérialiste : le sionisme.
Grosso merdo pour résumer cette partie du bouquin, le péché juif est celui de s'être fait exterminer par les nazis. Ils ont volé la vedette aux écorchés indigènes.


Les femmes (indigènes) enfin sont la troisième et dernière cible de l'auteure. Il faut surtout retenir la leçon suivante : celles-ci devraient avoir le bon sens de s'abstenir de déposer plainte contre leurs agresseurs masculins qui ont la même couleur de peau qu'elles, solidarité de race oblige.
Cette solidarité trouve son incarnation dans l'emploi permanent de l'article "nous". Mais de qui s'agit-il au juste ? Ce nous qui désigne-t-il ? Bouteldja n'apporte à aucun moment de réponse claire à cette question. On est toujours dans le supposé, l'implicite, l'imaginaire. En tout cas, il ne semble pas inclure les "racisés non-indigènes", comprendre "les non-blancs ni noirs ni arabes". Ces populations pourtant elles aussi largement victimes de racisme sont tout bonnement ignorées par la réflexion PIRiste.
Ce chapitre dédié aux femmes est aussi l'occasion pour Houria de montrer tout l'attachement qu'elle porte au virilisme du genre masculin. Les termes insultants fleurissent dans le texte, une certaine homophobie pointe le bout de son nez. Le patriarcat indigène n'existerait pas sans racisme, ce dernier engendrant la violence masculine indigène à l'égard des femmes du fait de la castration opérée par les Blancs sur les hommes non-blancs. Ouais c'est pas facile...


Tout semble avoir été dit. Finalement, cet essai aux allures de pamphlet rassemble une violence diffuse mais non moins extrême. La terminologie religieuse utilisée en dit long sur l'idéologie affichée. Elle est un véhicule important du message porté par H. Bouteldja.
Houria Bouteldja, celle qui se réclame de l'antiracisme, affiche un projet de société libérée des clivages raciaux, parle en fait continuellement de races, enfermant, assignant les populations d'ici et d'ailleurs dans des identités figées. L'universalisme n'apparaît qu'à de très rares occasions et encore lorsqu'il en est question, ce n'est que pour mettre en évidence son aspect apparemment raciste, au même titre que l'humanisme qu'elle ne cesse de décrier. Celle qui se réclame d'une radicalité anticapitaliste ne parle absolument jamais de classes sociales, peut-être sont-elles aujourd'hui assimilés à un gros mot marxiste.
Houria se dit, se veut et se pense Indigène ; en fin de compte, Houria n'aura que révélé son fascisme (non-blanc, certes) puant, se faisant à la fois le relai et l'apologiste de ses amis Soral et Dieudonné. La boucle est bouclée.


Le fin mot de l'histoire : Nique la race !

Kassar
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le 19 janv. 2018

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Kassar
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LilianSG
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