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Systématiquement surprenant. Ce livre arrive à vous embarquer dans une aventure totalement absurde et surréaliste. Tantôt loufoque, tantôt glauque, on a ici une transcription de rêve. Le type de rêve que l'on fait certaines nuits, ou les évènements et personnages bizarres s'enchaînent, sans vraiment de cohérence.


Les principales qualités de cette histoire viennent de son rythme et de ses personnages. Chaque personnage est tout à fait inoubliable et original. La Chenille qui fume le narguilé, la Reine hystérique ou encore le Lapin blanc... Sans oublié l'iconique Chat qui sourit tout le temps et dont le sourire reste tel une image rémanente même lorsqu'il disparaît dans l'obscurité... Un personnage qui semble tout droit sorti d'un film d'horreur (et qui se trouve finalement être un des seuls "alliés" d'Alice dans ce monde hasardeux).


On sent dans ce livre toute la créativité de Lewis Carroll et son imagination débordante (l'histoire aurait été improvisée à l'oral lors d'une balade en barque pour divertir les trois filles d'un de ses amis, dont la vraie Alice Liddell, une des trois sœurs, pour qui il avait une amitié spéciale). Le livre donne l'impression d'avoir été écrit par un enfant, à qui on aurait simplement donné le vocabulaire et les outils littéraires nécessaires pour qu'il puisse décrire fidèlement les histoires oniriques qui se passent dans sa tête...


On ressort de ce livre avec le sentiment d'avoir lu quelque chose de frais, qui s'éloigne de la littérature classique et de ses codes (un style particulier avec notamment une utilisation abusive des parenthèses et ou les dialogues et les pensées d'Alice s'entremêlent).


On regrettera peut-être l'absence de réelle homogénéité dans tout cela. On a parfois l'impression (et c'est le cas) que l'histoire n'est pas une histoire, mais une suite d'évènements sans queue ni tête (ce qui fait sens, finalement, puisque c'est un rêve). L'exploit est d'avoir rendu ça digeste et agréable à lire. Pour le reste, pas spécialement de message, de "morale" ou de grande pensée philosophique, mais un conte onirique divertissant avec une personnalité unique.

Romanicus
6
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le 3 janv. 2021

Critique lue 91 fois

Romanicus

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