Dernière étape et dernière critique de l'ensemble A la recherche du temps perdu :
- Du côté de chez Swann
- A l'ombre des jeunes filles en fleur
- Le côté de Guermantes
- Sodome et Ghomorrhe
- La prisonnière
- Albertine disparue.
Et comme pour les "critiques" précédentes, 2 axes d'analyses : le style de l'auteur et le thème de l'humanisme.
Le style Proust
A l'image d'Albertine disparue, Le Temps retrouvé est un ouvrage plutôt ramassé de la part de Proust.
Certes les phrases restent toujours aussi longues et le style - même composé de mots triviaux - reste d'une richesse infinie.
Mais l'auteur reprend comme dans l'ouvrage précédent une introspection plus dense sur le Temps évolu et les Souvenirs.
Surtout le ton est notablement plus lourd :
- la 1ère Guerre Mondiale tient lieu de panorama dans une large première moitié,
- les morts des amis ou relations du principal protagoniste confèrent au propos une tonalité pesante,
- même l'évocation de l'homosexualité perd de sa candeur et en devient clairement scabreuse !
L'humanisme chez Proust
Ici aussi et dans la continuité encore d'Albertine disparue, Marcel Proust donne de la densité à son livre.
Exit les simples commérages de salon.
Tout devient sujet de méditation :
- l'âge aidant, la perception de la vie est déformée, comme nos souvenirs ;
- la critique de l'homosexualité se construit comme un reportage voyeuriste (on pourra s'interroger sur les allusions concernant la pédophilie du principal protagoniste) ;
- les relations entre les individus sont éclairées à la lumière des positions et des habitudes sociales qui évoluent et dont l'auteur est le témoin.
Bref
Le Temps retrouvé est un des tomes le plus dense et fleurte en terme d'intérêt avec Albertine disparue.
Ainsi, dans les dernières pages, Marcel Proust devient brillant quand il renoue une fois encore avec une méditation sur le thème du Temps et de la Mélancolie.
Au final
A la recherche du temps perdu a été une lecture encore plus ardue que ce que j'imaginais.
Pas à cause du lexique employé ou du mode de narration : ils sont relativement accessibles au commun des mortels.
Mais bien dû à :
- une construction labyrinthique des phrases,
- un rythme d'une lenteur infinie avec moult répétitions,
- et des thèmes totalement désuets, en particulier l'étude de moeurs aristocratiques du XIXème très éloignées des préoccupations actuelles et qui peut paraitre très élitiste.
Mais peut-être est-ce une facette de la Culture ? Savoir découvrir sans pour autant éprouver du plaisir.