J'ai davantage apprécié l'effort de réflexion fourni par l'auteur que le roman en lui-même (alors que Joël Dicker, par exemple, a su marquer des points sur les deux plans), simplement parce que j'ai eu l'impression d'être prise pour une idiote. Le cœur du livre, le « point mystère » se découvre assez tôt, dans le premier quart, grâce d'abord à un simple nom ; puis se précise grâce à une stéganographie de niveau — pardon — CP. Relecture de la préface et le tour final est déjoué !
Ce qui est le plus dérangeant, c'est que chacune des découvertes dont le lecteur aurait pu être fier est péniblement confirmée par tel ou tel personnage plusieurs pages plus loin, de façon peu naturelle du reste, afin de flatter son esprit de déduction. J'ai en outre la ferme conviction qu'à partir du moment où le méchant déblatère sur sa vie, ses motivations, etc. (en littérature comme au cinéma), c'est que l’œuvre n'a pas fait le job ; et là, il y a treize pages de blabla. Quitte à faire un roman à énigme (au sens propre), autant y aller à fond, jusqu'à véritablement perturber celui qui se plonge dedans.
Bon, là, ce qui m'a perturbée, ce sont uniquement les descriptions des scènes violentes, des cadavres, etc. et la noirceur des personnages.
Peut-être ai-je connu trop d'œuvres plus ingénieuses pour apprécier celle-ci comme il se doit, parce que, contrairement à ce qui a pu être annoncé, je ferme ce livre, non pas hantée par une ultime question, mais simplement résignée devant la facilité du tour. Il reste que la construction est bien pensée, la fin de chaque chapitre donnant envie de lire la suite, et que la mise en abyme me plaît.