Tout roman d'Amélie Nothomb présente l'intérêt de pouvoir être relu sans peine lorsqu'on a l'impression d'être passé à côté de ce qui a enthousiasmé nombre de lecteurs. J'ai donc relu "Le livre des soeurs" et je ne m'en suis hélas pas trouvé plus avancé.
Tristane est le fruit de l'amour fusionnel qui unit ses parents, un amour si exclusif que cette petite fille au haut potentiel intellectuel se sent à juste titre délaissée. A la naissance de sa soeur Laetitia, alors qu'elle n'a que quatre ans et demi, ses parents toujours aussi fusionnels, vont jusqu'à la priver d'école pendant six mois afin qu'elle puisse s'occuper d'elle.
L'amour dont Tristane s'est senti exclue, elle va le connaître désormais avec sa soeur. Amélie Nothomb brode sur ce thème en peuplant son histoire d'une multitude de personnages, dont un bon nombre sur lesquels elle ne s'attarde guère, et l'intrigue se délite peu à peu jusqu'à multiplier les évènements qui ne retiennent pas davantage son attention.
La lecture n'est certes jamais ennuyeuse mais le propos est si léger et le style si dépouillé, avec encore une place importante occupée par des dialogues d'une grande pauvreté, que ce 31° roman n'imprime guère davantage que ses prédécesseurs.