Le Hobbit
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Le Hobbit

livre de J.R.R. Tolkien (1937)

L'aventure d'un hobbit et d'une compagnie de nains !

Enfin, ce livre rejoint les incontournables de la fantasy non plus “à lire” mais “lu” !


Quelle joie de découvrir une aventure, tirant vers le conte, avec un protagoniste qui n’a pas la carrure du “Héros” (Gandalf le dit lui-même «les héros sont rares, ou simplement introuvables.») souvent dépeint en fantasy ou en science-fiction.


Ce que j’ai aimé 💗 la tendresse avec laquelle J.R.R. Tolkien conte l’aventure de Bilbo, j’imagine qu’il s’est fortement attaché à lui. Pourtant, ce n’est pas un fin limier, un extravagant ou preux chevalier, non, c’est un “simple” hobbit (riche, rappelons-le, il n’a jamais connu le besoin) curieux, intelligent, malin et généreux qui, pendant cinquante ans, n’a cessé de réprimer un désir d’aventure latent qui se révèle grâce à Gandalf et en la compagnie de nos 13 nains.


C’est un récit de fantasy, dont on rappelle souvent qu’il est destiné aux enfants, pourtant, en tant qu’adulte, il se lit très bien. La plume est belle et fluide, le vocabulaire recherché mais accessible. Et le récit est très vivant : après leur départ de la Colline, Bilbo et la compagnie de nains partent pendant des mois à travers une “parcelle” de la Terre du Milieu. Ils franchissent la Lisière de la Sauvagerie et, là, les ennuis commencent et se succèdent, à tel point qu’on en oublierait presque le temps qui passe, même si les rappels de changements de saison, des jours et semaines qui s’écoulent sont bien présents, tout comme la fatigue et parfois le “mal du pays”.


Les énigmes, tours de passe-passe et autres surprises que nous réserve Bilbo sont amusants et bien menés. J’ai particulièrement apprécié le passage avec Gollum, personnage dont j’ai découvert une nouvelle nuance à travers les mots de Tolkien. J’ai beaucoup aimé aussi leur égarement dans la forêt de Grand’Peur, quand ils se font piéger par les araignées. Bilbo fait montre de stratégie autant que de cou(ardise)rage ! Il se bat à l’épée et on peut dire que les nains sont souvent bien moins débrouillards et dégourdis que notre hobbit. J’ai également découvert la “vraie” scène quand ils arrivent à la Montagne Solitaire et qu’ils réveillent Smaug. Je suis ravie de la tournure des événements, beaucoup moins extravagants que dans l’adaptation (c’est tout le “problème” au cinéma, tout doit être héroïque, en accéléré et romancé !).


Ce qui m’a surprise ⚡ ayant vu les films en premier, j’ai n’ai donc pas été étonnée par le récit de manière générale (pas de suspens), mais j’ai trouvé à plusieurs reprises des points divergents et d’intérêts qui ont pimenté ma lecture. Comme dit précédemment, à la fin quand ils arrivent à destination et qu’ils doivent s’infiltrer dans la Montagne Solitaire, les évènements sont tout autres et moins précipités. Il se passe plusieurs semaines entre le moment où Bilbo descend seul dans les grandes salles inférieures et découvre Smaug et le moment où les nains récupèrent leurs biens.


(*Spoiler*) La mort de Smaug, en partie grâce à Bilbo - je n’ai pas oublié Bilbo, t’inquiètes ! -, et enfin, la bataille des cinq armés, avec une alliance de dernière minute face aux Gobelins et aux Wargs.


Autres points, l’entêtement de Thorin le rend (et bien avant que l’or ne lui monte à la tête) assez antipathique. Les elfes, pardi ! quelle surprise de découvrir ceux de Fendeval guillerets, joyeux lurons, loin de l’image très impassible et froide que véhicule les films (je confirmerai cette tendance - ou pas - en lisant Le Seigneur des Anneaux).


Et enfin, la dernière surprise, c'est le narrateur (extérieur et omniscient) ! Un conteur très présent qui s’adresse directement au lecteur, utilise parfois le présent, les analepses et prolepses, ose aussi la comparaison avec des anachronismes (qui vont au-delà de l’invention du Golf). Je ne m’y attendais vraiment pas. Je pense que c’est propre à ce récit qui se destinait à ses propres enfants, c’est une proximité de plus avec eux, la recherche d’une étroite connivence et d’une oralité. C’est autant amusant que déstabilisant.


Comme beaucoup d'autres lecteurs et lectrices, je pense que sa lecture préalable au "Seigneur des Anneaux" est préférable (plutôt que l'inverse). C'est un premier pas - assez accessible / tout public - dans l'univers de Tolkien.

Valhalla-28
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le 13 juin 2023

Critique lue 14 fois

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