Vous vous doutez qu’avec un titre pareil, ce roman n’est pas tellement sérieux. C’est pourtant un roman bourré de convictions, mais... avec beaucoup de dérision.
Je dois avouer que ça ne m’arrive pas souvent de lire un livre qui me fasse littéralement éclater de rire. Pas juste sourire, non, me fendre la poire réellement. C’est arrivé à plusieurs reprises ici, je n’ai qu’un mot à dire : un régal ! Alors bien sûr, d’avoir passé une bonne période de ma vie entourée de keupons fait peut-être que, mais je suis persuadée que même sans avoir réellement eu une connaissance qui s’appelait Pustule vous allez vous marrer. Parce que les keupons ici, ils sont grave réalistes et en même temps, ils sont juste assez barrés (réalistes je vous ai dit !) pour vous dilater la rate.
Le “Collectif du 25”, comme ils l’appellent, est une vieille baraque bourgeoise au coeur de Paris, remise en état et squattée par une poignée de punks. Deux punks à chiens, deux punks destroy, une vegan revendicatrice et un freegan intello. Quand du jour au lendemain le monde des vivants passe l’arme à gauche pour devenir zombies et qu’eux voient ça depuis le toit / terrasse, évidemment, ça part en cacahouètes. Entre Deuspi et Fonsdé au potentiel conneries illimité qui s’amusent à faire danser les zombies et Kropotkine qui y voit un signe pour enfin ramener liberté, autonomie et respect sans classes de société (bref l’anarchie), la petite bande s’attaque au symboles de l’ancienne société à coups de pelles dans les morts-vivants et de drapeau noir sur la tour Eiffel... avant de se rendre compte que leur ennemi juré est toujours dans la place. Des visions complètement dingues vont les mener un à un vers leur but, à grands renforts de n’importe quoi.
Le style de Karim Berrouka est juste parfait, avec toujours le petit mot qui sonne juste tout en étant complètement décalé, le truc qui va vous faire marrer, des dialogues aux petits oignons et des évènements pour le moins inattendus. Avec un +++ pour l’arrivée de Tropotkine chez ses ennemis jurés et pour les deux punks destroy et en particulier la vision de Deuspi qui m’a fait exploser de rire à plusieurs moments.
Bref, vous l’aurez compris, c’est une putain de perle d’humour dans un Paris envahi par les zombies. C’est LE livre qui m’a fait le plus rire depuis bien longtemps