La Vie de Lazarillo de Tormes par Mansfield

Considéré comme le premier roman picaresque, La vie de Lazarillo de Tormès est trépidante et en mouvement constant.
Le héros, adolescent et ingénu au début, apprenti imposteur, fini par connaître toutes les ruses pour se remplir la panse, pour ne pas creuver de faim.
En effet, dans une Espagne de l'âge d'Or, le peuple est miséreux, connaît des famines ignobles, et les pauvres gens doivent faire des pied et des mains pour se mettre quelque chose sous la dent. En tant que valet, Lazare dresse le portrait de ses maîtres successifs, des lards, à commencer par un aveugle avare et suspicieux, qui le forgera dans son métier de valet ambitieux.
Là ou on se plaît à lire cette pseudo autobiographie, c'est qu'elle dresse un tableau des moeurs de l'Espagne du XVIème siècle, notamment avec le personnage de L'Hidalgo forastero, à l'allure trompeuse et élégante, mais qui trompera Lazare que peu de temps, et qui provoquera en lui un sentiment de pitié devant la noblesse misérable. "L'honneur, voilà tout", fierté et orgueil avec l'épisode du partage de nourriture amenée par Lazare, moment de partage, de joie et de tendresse entre le valet et son 3ème maître.
Sont décrits magnifiquement aussi les moments de faim torturante, et tous les stratagèmes mis en place par le picaro, on rit énormément devant la suspicion de ses maîtres, et les feintes d'innocence de Lazare. L'épisode du coffre rongé des souris intrépides reste l'un des mieux réussis. Finalement, ce roman pourrait se résumer en un "Guide de survie pour qui est dans la necessité et cherche à survivre" mais avec le tableau de l'Espagne en arrière toile, il consiste en bien plus que cela.
Lazare finit sa vie en tant que Crieur public, le vin l'aura finalement souvé de la misère, comme l'avait prédit son aveugle de maître.
En plus de cela, de nombreuses réfléxions sur l'homme, toujours ironiques voire cyniques, parsème ce bref ouvrage.