« Au fait, Papy, pour mon prochain projet de soutenance j’ai choisi "Le Paradoxe de Fermi et la date possible de découverte de signes de vie extraterrestre" ! »
– Ma parole, tu le fais exprès, je viens juste de lire « Seuls dans l’univers », le livre de Sara Seager (Docteur en astronomie de l'université Harvard) (2022) qui consacre sa vie à la recherche de biosignatures dans l’atmosphère des exoplanètes !
(1) https://www.senscritique.com/livre/seuls_dans_l_univers/50655602
Mais au-delà de ce simple dialogue entre un grand-père et son petit-fils, ce qui me remplit de joie c’est le thème de l’exposé qu’il a choisi.
Cela fait plus de soixante-dix ans que je me passionne (en amateur) pour tout ce qui touche à l’espace et à l’astronomie, au point d’avoir laissé trente années de ma vie dans un bureau d’études aérospatiales. Alors comme tout parent, je souhaite faire partager ma passion à mes enfants. Or, plus jeune, l’espace l’inquiétait, son immensité lui donnait le vertige… Et voilà qu’à 19 ans, en deuxième année (sur cinq) d’école d’ingénieur, mon petit-fils choisit un sujet « extraterrestre » en sachant très bien qu’il appuyait sur le démarreur et que j’allais me "mettre en quatre" pour l’aider (et essayer de lui transmettre ma flamme !).


Alors, allons-y.


On va procéder comme on l’a toujours fait ensemble, je te fournis les outils et tu fais le boulot. Des références à des ouvrages de vulgarisation écrits par des scientifiques, ainsi que des articles parus dans des revues "spécialisées", mais pas de références Wikipédia, ton école n’aime pas ça ! …


Tout d’abord, il y a une différence fondamentale entre le « paradoxe de Fermi » et les « signes de vie extraterrestre », l’un fait référence à une vie intelligente, l’autre à la vie quelle qu’elle soit.


Si l’on s’en réfère à l’article de Jean-Paul Delahaye (professeur émérite à l’université de Lille
et chercheur au laboratoire Cristal "Centre de recherche en informatique, signal et automatique de Lille") publié dans « Pour la Science » n°538 /août 2022, que je te conseille de lire attentivement :
(2) https://www.pourlascience.fr/sr/science-fiction/le-paradoxe-de-fermi-reflexions-sur-la-vie-ailleurs-et-sur-terre-24027.php
« Durant l’été 1950, au laboratoire américain de Los Alamos, les physiciens Emil Konopinski, Edward Teller, Herbert York et Enrico Fermi discutaient autour d’un repas. Le chercheur italien, Prix Nobel en 1938, posa une question à la fois provocante et sérieuse qui a marqué et continue de marquer les esprits :Mais où sont-ils tous ? »


On peut regrouper en trois grandes catégories les solutions au paradoxe :
1- L’apparition de la vie est très rare et nous sommes réellement seuls dans la Galaxie ;
2- La vie apparaît facilement, mais ne persiste jamais assez longtemps pour conduire à des civilisations avancées aptes à parcourir le cosmos ou à communiquer efficacement à travers la Galaxie ;
3- Il y a bien un grand nombre de vies extraterrestres dans la Galaxie, mais aucune ne souhaite venir sur Terre ou nous informer de son existence par l’envoi de signaux.


C’est là qu’intervient la mise en équation de la vie ! (Tu aimes ça les équations, hein ?)
Ils sont deux à s’être amusés à ce petit jeu…
L’Équation de DRAKE 1961 (astronome Frank Drake 1930-2022) :
N = R* x f(p) x n(e) x f(l) x f(i) x f(e) x L
Avec :
N le nombre de civilisations dans la Voie lactée ; R*, Le nombre d’étoiles qui se forment chaque année dans la Galaxie ; f(p), les étoiles dotées de planètes ; n(e), le nombre moyen de planètes susceptibles d’héberger la vie par étoile ; f(l), la part de ces planètes où la vie apparaît effectivement ; f(i), la part de ces planètes où apparaît la vie intelligente ; f(e), la part de ces civilisations capables et désireuses de communiquer et L, la durée de vie moyenne d’une civilisation.
A l’époque de l’équation, de nombreux paramètres étaient incertains et les résultats pouvaient être extrêmement différents (N = 1 ou N = 1 million – estimation de Drake). En 2017 (7), on a une idée plus précise des deux premiers paramètres, le troisième pouvant être raisonnablement estimé, et les trois derniers restant encore très incertains.
Tu trouveras, plus loin, une autre estimation (22).


L’Équation de SEAGER (1) 2013 (astrophysicienne 1971), ne néglige pas le bouquin de Sara Seager, il est exactement dans le cadre de ton exposé, même si celui-ci est quelque peu prématuré :
N = N* x f(Q) x f(HZ) x f(O) x f(L) x f(S)
Avec :
N le nombre de planètes avec des signes de vie détectables ; N*, le nombre d'étoiles observées ; f(Q), la fraction d'étoiles calmes ; f(HZ), la fraction d'étoiles avec des planètes rocheuses situées dans la zone habitable ; f(O), la fraction de ces planètes qui peuvent être observées ; f(L), la fraction de ces dernières qui abritent effectivement la vie et f(S), la fraction de celles-ci sur lesquelles la vie produit des signatures gazeuses détectables.


Suivant les valeurs des paramètres estimés dans le document GuruMeditation (3) (2013), N = 2 avec N* = 30000 ; fQ = 0,2 ; fHZ = 0,15 ; fO = 0,001 ; fL = 1 ; fS = 0,5.
(3) https://www.gurumed.org/2013/06/26/la-nouvelle-quation-qui-tente-de-connaitre-nos-chances-de-trouver-la-vie-ailleurs-dans-lunivers/
Comme il est dit dans l’article (2), que ce soit dans l’équation de Drake ou dans celle de Seager, estimer chacun de ses paramètres représente toute la difficulté qu’il y a à résoudre le paradoxe de Fermi.


Attention de ne pas commettre l’erreur qui voudrait que ce que nous observons autour de nous est nécessairement compatible avec la vie, puisque nous sommes là pour l’observer. En effet, la vie sur Terre ne nous permet pas de déduire qu’elle surgit systématiquement quand des conditions analogues sont réunies ailleurs. Nous ne disposons pas d’une connaissance assez précise de l’environnement terrestre lorsque la vie y est apparue.


Pour approfondir ton point de vue sur le paradoxe, je te propose de te pencher un instant sur l’excellent article « Seuls dans un archipel galactique ? » de Caleb SCHARF (directeur du centre d’astrobiologie de l’université Columbia, aux États-Unis), paru dans Pour la Science en juillet 2020 (n° 513)
(4) https://www.pourlascience.fr/sd/astrophysique/sommes-nous-seuls-dans-un-archipel-galactique-19576.php
Où il est précisé qu’en 1975, l’astrophysicien américain Michael Hart effectua la première étude quantitative sur la colonisation de la Voie lactée. Il en a conclu qu’aucune autre civilisation technologiquement avancée n’existe actuellement (ou n’a existé) dans la Galaxie. Cette affirmation, repose sur le temps relativement court qu’il faudrait pour qu’une espèce se propage sur les 100 000 années-lumière du diamètre de la Voie lactée, même en utilisant des systèmes de propulsion modestes, beaucoup plus lents que la lumière.
En 1980, le physicien américain Frank Tipler se pencha aussi sur le problème. Il parvint à des conclusions similaires : des extraterrestres pourraient effectivement visiter l’intégralité de la Galaxie en quelques millions d’années.
Il est intéressant de noter les différences dans les scénarios des deux chercheurs. Michael Hart a fait l’hypothèse d’un processus de peuplement « en chair et en os » par une espèce biologique, tandis que Frank Tipler a imaginé des essaims de sondes autonomes (des sondes de von Neumann).
Il t’est facile d’imaginer que d’un point de vue technique, voyager à seulement 10 % de la vitesse de la lumière demande déjà des moyens très avancés, comme une propulsion par fusion nucléaire. Un bouclier efficace est aussi indispensable pour protéger le vaisseau : à de telles vitesses, les atomes du gaz interstellaire provoquent une usure importante de la coque et de petits morceaux de roches suffisent pour détruire le vaisseau tant les collisions sont énergétiques et c’est sans compter sur les dangers du rayonnement cosmique, etc…
En 1983, à l’inverse de Michael Hart et Frank Tipler, les astrophysiciens Carl Sagan et William Newman ont considéré que l’absence d’indice n’est pas une preuve de la non-existence d’espèces intelligentes dans la Galaxie. Pour ces deux chercheurs, les hypothèses avancées sur le comportement de ces civilisations sont trop calquées sur celui des humains : ils parlent d’une « approche solipsiste » de l’intelligence extraterrestre.


Au sujet des difficultés, voire de l’impossibilité des voyages interplanétaires, je t’encourage à prendre connaissance de l’ouvrage de Sylvia Ekström (Docteur en astrophysique à l’Observatoire de Genève) « Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs » (2020).
(5) https://www.senscritique.com/livre/Nous_ne_vivrons_pas_sur_Mars_ni_ailleurs/43806690
Où l’auteure développe les difficultés des voyages interplanétaires – et des séjours ou colonisations extraterrestres – compte tenu de nos progrès technologiques actuels. Je te laisse imaginer un changement d’échelle en transposant ces difficultés au niveau galactique…


Tiens, va donc jeter un œil sur le livre épatant de Michael Wall (docteur en biologie de l’évolution de l’université de Sydney) « Ailleurs - Guide de la vie extraterrestre, des planètes habitables, de l'antimatière et des voyages dans l'espace » (2020)
(6) https://www.senscritique.com/livre/ailleurs/43273447
Lui aussi il s’interroge sur notre apparente solitude…
Attention, le livre a été édité en 2020, à cette époque, Oumuamua, cet objet étrange de 240 m sur 30, venu de l’espace extérieur au système solaire, semait le doute dans les esprits… était-ce une sorte de vaisseau extraterrestre ?
Depuis, son origine naturelle ne fait plus mystère. Il s’agirait bien d’une espèce d’astéroïde de forme inaccoutumée, fait de roche et de glace. Fausse alerte !
Restent les « planètes voyous », porteuses de vie ?


Mais il est peut-être temps de faire intervenir Madame Florence Raulin-Cerceau !


Florence Raulin-Cerceau est Docteur en Astronomie et Techniques Spatiales de l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI), Maître de Conférences au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) et chercheuse au CNRS. Elle se consacre à l’histoire et l’épistémologie de l’Exobiologie. Ses recherches actuelles portent sur l’histoire de la recherche de vie intelligente extraterrestre SETI (Search for ExtraTerrestrial Intelligence).
Et c’est l’auteure du livre « La recherche de vie extraterrestre » (2017) auquel est rattaché cette chronique.
(7) https://www.senscritique.com/livre/la_recherche_de_vie_extraterrestre/53512319
Précisons que ce livre n’est édité qu’au format NUMÉRIQUE. (Ça tombe bien, c’est mon format préféré et ma liseuse a encore beaucoup d’espace mémoire disponible !)
Elle t’expliquera que pour avoir une idée de la façon dont peut apparaître la vie il est important de s’imaginer comment elle est apparue sur Terre.
Ainsi le chimiste américain Stanley Miller (1930-2007) a soumis, dans les années 1950, un mélange gazeux censées représenter l’atmosphère primitive de la Terre, de méthane (CH4), d’ammoniac (NH3), de vapeur d’eau (H2O) et d’hydrogène (H2) à des décharges électriques. Ces essais ont permis de démontrer que l’évolution chimique de composés très simples dans des conditions simulant l’environnement primitif terrestre, peut conduire à des composés d’intérêt biologique, en l’occurrence des acides aminés constituant des protéines.
Depuis l’expérience de Miller, des équipes diversifiées se sont spécialisées dans la fabrication des macromolécules du vivant terrestre : les protéines, les acides nucléiques (ADN, ARN) … Le monde de l’ARN semble avoir précédé le monde du vivant sur Terre. Il serait en quelque sorte un intermédiaire entre la chimie prébiotique et les premières bactéries.
C’est la naissance de la chimie prébiotique et de l’Exobiologie.


Un peu rébarbatif mais quand même, parcours le rapport de La Revue pour l’histoire du CNRS de François Raulin (Professeur à l’Université Paris-Est Créteil, président de la Société Française d’Exobiologie) du 31/12/2008
(8) https://journals.openedition.org/histoire-cnrs/8883
Qui conclue sur l’interdisciplinarité de l’exobiologie. « L’interdisciplinarité, c’est l’avenir de la science. L’adaptation puis l’utilisation d’outils développés par d’autres champs disciplinaires peut être une source très riche de nouvelles découvertes. » Or « Le découpage en départements et/ou en sections du CNRS rend parfois bien difficile les actions transdisciplinaires, telles que celles s’appuyant sur la chimie ou les sciences de la vie et la planétologie… » La compartimentation, un mal français !


Alors, la vie ?
Je te propose de brûler les étapes, revenons à (7), on s’accorde généralement à décrire, dans les grandes lignes, les différentes phases de l’origine de la vie selon le scénario suivant, nous explique Florence Raulin-Cerceau :
Depuis les composés organiques simples provenant de l’environnement, en passant par des petites molécules s’organisant pour former des molécules plus complexes qui interagissent donnant naissance à des réseaux de réactions chimiques cycliques, créant une interdépendance des molécules. Puis naissance de macrostructures par agrégation, conduisant à la compartimentation et d’un « système auto-géré » : celui-ci est capable de garder un équilibre chimique et de maintenir l’homéostasie, mais aussi d’avoir des échanges avec son environnement et enfin de se répliquer tout en étant capable d’évoluer grâce à de petites modifications.
Cette dernière étape, déjà très complexe, peut être considérée comme celle marquant le passage du non-vivant au vivant… et peut représenter aussi une définition de la vie !


Malheureusement on est obligé d’évoquer les incidence négatives de la politique internationale sur les avancées de la recherche scientifique. Ainsi la mise au point mort des programmes ExoMars et Mars 2020, en collaboration avec la Russie, du fait du conflit en Ukraine :
(9) https://www.pourlascience.fr/sd/exobiologie/cap-sur-mars-avec-exomars-et-mars-2020-8324.php
Un programme ambitieux qui prévoyait des carottages à 2 mètres de profondeur pour prélever des échantillons du sous-sol martien en vue d’analyse, pour identifier des traces de matières organiques protégées des radiations dans les profondeurs du sol. (Pour la Science – n°448 – Février 2015)
Présentement, il semble que les programmes en cours (ISS) se poursuivent à peu près normalement mais « L’ambiance à bord de la station spatiale internationale est probablement proche de celle qui règne au sol à propos de cette situation tragique, estime John Grunsfeld, ancien astronaute de la Nasa. L’équipage survole l’Ukraine et peut sans doute voir en bas la dévastation, les incendies et la fumée. Ça doit être tendu. » (24/03/2022)
(10) https://www.pourlascience.fr/sd/espace/l-invasion-russe-en-ukraine-redessine-la-geopolitique-spatiale-23603.php


Tu te demandes comment imaginer des êtres extraterrestres ?
Laisse-toi guider par l’excellent ouvrage d’Arik Kershenbaum (Docteur en zoologie de l'Université de Haïfa en Israël, chargé de cours à l'Université de Cambridge), La Vie extraterrestre – Un guide à l’usage du voyageur galactique (janvier 2022)
(11) https://www.senscritique.com/livre/la_vie_extraterrestre/46675029
Dans son ouvrage, l’auteur part du principe que les lois de la biologie sont tout aussi universelles que celles de la physique ou de la chimie et qu’il en va ainsi des règles qui régissent l’évolution des espèces, tributaire de l’environnement et, bien sûr, c’est cet environnement qui change d’une planète à l’autre, sans pour autant changer les règles de base.


Malgré tout ce que je t’ai déjà donné comme pistes de recherches, je sens que tu vas me demander ce qu’en pense les scientifiques !
Alors, va donc voir du côté de Sciences et Avenir, en novembre 2021 Olivier Lascar a fait paraître un article :
« Extraterrestres : ce qu’en disent les scientifiques »
À chaque découverte d’exoplanète dont les caractéristiques se rapprochent de celles de la Terre, les esprits s’échauffent et comme l’a eu dit Stephen Hawking « De toute manière, il n'est pas de plus grande question. Il est temps de s'engager à trouver la réponse, de rechercher la vie au-delà de la Terre. Il faut que nous sachions »
(12) https://www.sciencesetavenir.fr/espace/vie-extraterrestre/journee-mondiale-des-ovnis-ce-que-pensent-les-scientifiques-des-extraterrestres_30935
Je te propose quelques-uns des articles suivants :


« L'astrophysicien disait récemment redouter l'intelligence artificielle. Il prône en revanche un contact avec celle des Aliens, via le programme "Breakthrough Listen" lancé le 20 juillet 2015. »
(13) https://www.sciencesetavenir.fr/espace/vie-extraterrestre/stephen-hawking-a-la-recherche-d-une-intelligence-extraterrestre_23102


Sur Kepler-452b ou ailleurs, peut-on découvrir une vie extraterrestre ?
« C'est une découverte évidemment haletante qu'a annoncée la Nasa le 23 juillet 2015. Le télescope Kepler de l'Agence spatiale américaine a permis de découvrir une exoplanète qui se situe dans la zone habitable de son étoile, dont le rayon est d'environ 1,6 fois celui de la Terre et qui parcourt son orbite en 384 jours. » (Une sœur jumelle de la Terre !)
(14) https://www.sciencesetavenir.fr/espace/vie-extraterrestre/a-la-recherche-de-la-vie-extraterrestre_34066


« En mars 2013, les équipes supervisant le robot Curiosity (qui explore actuellement le sol de la planète Mars) affirmaient que la planète Rouge avait, autrefois, présenté des conditions environnementales propices à l'apparition de la vie. »
(15) https://www.sciencesetavenir.fr/espace/vie-extraterrestre/y-a-t-il-eu-de-la-vie-sur-mars-c-est-l-hypothese-la-plus-probable_101748


« On fait le point dans notre nouvel épisode de la série Space Live, en partenariat avec l'Agence spatiale européenne (ESA). »
(16) https://www.sciencesetavenir.fr/espace/vie-extraterrestre/video-vie-sur-mars-ce-que-l-on-sait-vraiment_34221
À rapprocher des expériences manquées pour causes de conflit (9) et (10).


« Repérée par le télescope Kepler, cette étoile connaît des baisses de luminosité. Un astronome l'explique par une hypothèse croustillante : une civilisation extraterrestre en orbite autour de l'astre ? »
(17) https://www.sciencesetavenir.fr/espace/vie-extraterrestre/de-la-vie-extraterrestre-derriere-les-surprenantes-variations-d-une-etoile_101901
Un article, sur cette étoile mystérieuse, avait déjà fait la UNE de Pour la Science :
(18) https://www.pourlascience.fr/sd/astrophysique/l-etrange-etoile-de-tabby-9771.php
On peut croire raisonnablement qu’il s’agit d’un anneau de poussières… Allons ! Il faut penser à faire le ménage, de temps en temps !...


Tout ça n’empêche pas de continuer de découvrir de nouvelles planètes lointaines – déjà plus de 5 000 confirmées et il n’y a aucune raison pour que ça s’arrête –. Regarde un peu ce qu’en pensait René HELLER (chercheur postdoctorant à l’Institut Origins de l’Université McMaster dans l’Ontario (Canada), et membre du Programme canadien de formation à l’astrobiologie) dans son article « Des exoplanètes plus accueillantes que la Terre » paru en mars 2015 dans la revue Pour la Science.
(19) https://www.pourlascience.fr/sd/astrophysique/des-exoplanetes-plus-accueillantes-que-la-terre-8364.php
« Sur des planètes un peu plus grosses que la nôtre et en orbite autour d’étoiles plus petites que le Soleil, la vie trouverait des conditions plus favorables que sur Terre. De tels mondes existeraient par milliards. »
La Terre a une taille propice à la vie, elle est assez grosse pour retenir une atmosphère épaisse, mais assez petite pour garantir que la gravité ne plaque un manteau opaque et étouffant de gaz. La taille de la Terre et sa composition rocheuse favorisent aussi l’habitabilité par d’autres aspects, comme la présence d’une activité tectonique, qui régule le climat en participant au cycle du dioxyde de carbone, et celle d’un champ magnétique, qui protège la biosphère du rayonnement cosmique. Mais cette habitabilité a varié dans le temps, alternant périodes glaciaires et périodes chaudes.

Certaines étoiles à longue durée de vie pourraient abriter des super-Terres rocheuses depuis plusieurs milliards d’années. Une biosphère pourrait avoir vu le jour dans ces systèmes planétaires bien avant la naissance du Soleil, prospérant et évoluant pendant des milliards d’années avant que la première biomolécule n’émerge de la soupe primordiale de la jeune Terre. De sorte que les planètes super-habitables sont un peu plus grosses que la Terre, elles ont des étoiles hôtes un peu plus petites et moins brillantes que le Soleil. Si ce raisonnement est correct, sa conclusion est passionnante pour les astronomes, parce qu’il est beaucoup plus facile de détecter des super-Terres en orbite autour d’étoiles naines que des jumeaux du système Terre-Soleil. Jusqu’à présent, les statistiques sur les populations d’exoplanètes suggèrent que les super-Terres autour de petites étoiles sont bien plus répandues dans la Voie lactée que les analogues du système Terre-Soleil. Il semblerait donc que les astronomes aient beaucoup plus d’endroits où rechercher la vie qu’ils ne le pensaient.


Mais qu’est-ce qu’une planète habitable ? Rappelle-toi que « Les définitions sont très différentes quand on voit comment, sur Terre, le vivant a transformé l’environnement initial de la planète. Ainsi, prenons l’exemple fictif d’astronomes extraterrestres qui auraient examiné notre planète il y a environ 4 milliards d’années : l’atmosphère de la Terre primitive, observée à distance à l’époque prébiotique, aurait-elle été considérée comme celle d’une planète « habitable » ? » (7)


Bon, jusqu’à présent on n’a reçu aucune invitation pour un quelconque vernissage d’exposition Galactiqu’Art ou autre Cocktail Intersidéral, mais c’est à nous, peut-être, de faire le premier pas.
Après le message radio d’Arecibo émis vers l'espace le 16 novembre 1974 à l'occasion de la transformation du radiotélescope d'Arecibo, envoyé vers l'amas globulaire M13, à environ 22 000 années-lumière, et dont on n’a pas de nouvelles (Hé ! Un peu de patience, si ET nous envoie un accusé de réception, on ne devrait pas le recevoir avant quelque 45 000 ans ! Si quelqu’un est à l’écoute, il risque d’être surpris…), un nouveau « Coucou, nous voilà ! » a dû être envoyé cette année :
Va donc voir ce qui se passe du côté des téméraires Terriens :
« H. cherchent rencontre avec E.T. : deux nouveaux messages à l'attention d'aliens bientôt envoyés dans l'espace »
(20) https://www.sciencesetavenir.fr/espace/vie-extraterrestre/hum-cherchent-rencontre-avec-e-t-deux-nouveaux-messages-a-l-attention-d-aliens-bientot-envoyes-dans-l-espace_163036
1 - Le 4 octobre 2022, une drôle de transmission se fera à destination de TRAPPIST-1 : celle d'un message élaboré tout spécialement pour les éventuelles créatures extraterrestres peuplant l'une des planètes de ce système planétaire proche du nôtre.
2 - Au début du mois de mars, une autre équipe (du Jet Propulsion Laboratory de la NASA) a estimé qu’il était temps de s’adresser une nouvelle fois à qui voudrait bien nous entendre. Une partie du message représente un homme et une femme, la double hélice de l'ADN et, à gauche, une petite balle tombant au sol sous l'effet de la gravitation pour montrer dans quel sens regarder ces êtres humains.
Souhaitons-leur beaucoup de succès !


Alors, je te vois venir… Pourquoi ce silence ?
Je te laisse découvrir l’article de Franck Daninos dans Sciences et Avenir du 13/08/2022
« Pourquoi les extraterrestres ne nous répondent-ils pas ? »
(21) https://www.sciencesetavenir.fr/espace/pourquoi-les-extraterrestres-ne-nous-repondent-ils-pas_164508
Ne néglige pas cet article, je le trouve passionnant et "raisonnablement synthétique" :
1 - Nous sommes seuls…
"Si les astronomes sont généralement optimistes sur l'existence d'intelligences extraterrestres, les biologistes sont beaucoup plus circonspects ", reconnaît Nicolas Prantzos. Car l'évolution biologique ne favorise pas forcément l'intelligence ou la complexité. De fait, à l'échelle de notre planète âgée de 4,5 milliards d'années, Homo sapiens n'est apparu qu'il y a 300.000 ans et n'a franchi le stade industriel qu'il y a deux siècles. Quant au chemin évolutif qui a permis notre émergence, il s'avère tellement improbable, soumis à tant d'aléas, qu'il pourrait bien être le simple fruit du hasard. Si un astéroïde n'avait pas percuté la Terre il y a 66 millions d'années, par exemple, les mammifères vivraient peut-être encore à l'ombre des dinosaures.
2 - Nous ne sommes pas seuls…
"Surtout si les civilisations technologiques sont rares et que leur durée de vie est inférieure à leur rythme d'apparition ", explique Nicolas Prantzos qui a publié en 2020 des simulations détaillées sur la question. Si les civilisations n'émergent que tous les 100 millions d'années et disparaissent au bout de 1 million d'années, par exemple, N ne serait pas nul mais très inférieur à 1. « Les civilisations pourraient alors ne jamais se croiser, en étant seules dans l'espace sans l'être dans le temps », relève l'astrophysicien.
3 - N très grand…
Les voyages interstellaires sont très difficiles voire impossibles ; des messages ont été envoyés mais aucun n'a été détecté ou interprété comme tel ; les civilisations extraterrestres ne communiquent pas car elles ne sont pas curieuses et se suffisent à elles-mêmes ; elles nous évitent en raison de nos penchants belliqueux, etc. Il se pourrait, aussi, qu'elles s'autodétruisent après une croissance rapide et avoir atteint un certain seuil : soit parce qu'elles sont incapables de maîtriser leur développement technologique, comme le pensait lui-même Enrico Fermi ; soit par l'épuisement des ressources. « Cette dernière hypothèse me semble la plus généralisable » avance Gabriel Chardin. Car une croissance exponentielle, comme celle que nous connaissons depuis des dizaines d'années, débouche sur de grandes instabilités et des effets destructeurs. « Ces civilisations auraient pu ainsi toutes disparaître avant de maîtriser la communication et le voyage interstellaire ».


Aller, on arrive pratiquement au bout de ce j’avais à te dire.
Je t’avais promis de revenir sur l’équation de Drake, elle a au moins le mérite d’être un agitateur de neurones !
Voici l’une des dernières estimations. Tu admireras la précision du résultat…
« 400.000 ans : voici le temps que l'on pourrait devoir attendre avant d'entrer en contact avec des extraterrestres »
(22) https://www.sciencesetavenir.fr/espace/vie-extraterrestre/une-etude-estime-a-400-000-ans-le-temps-que-l-on-devra-attendre-avant-d-entrer-en-contact-avec-des-extraterrestres_163289
Dans combien de temps on entrera en contact avec ces extraterrestres (intelligents) ?
Réponse : entre 2 000 et 400 000 ans (ou jamais) !


Pour finir, et rester davantage dans le cadre de ton exposé « Preuves de vie », tu dois revenir au livre de Sara Seager (1). Tu arrives un peu trop tôt, sans doute, mais c’est exactement ce que la NASA lui a demandé. Et pour trouver ces traces de vie, elle cherche des « biosignatures » dans l’atmosphère des exoplanètes susceptibles d’abriter la vie (contrairement aux radiotélescopes qui cherchent des signaux de civilisations extraterrestres).
Elle se retrouve à la tête du projet « Starshade » qui repose sur l'association d'un télescope spatial avec un grand système d'occultation placé dans l'espace à grande distance de celui-ci et conçu pour bloquer la lumière de l'étoile afin d'observer ses exoplanètes sans être gêné par la luminosité de l’astre… Un défi extraordinaire qui devrait permettre d’étudier l’atmosphère de milliers d’exoplanètes.


En conclusion, tu connais déjà ma position (tout à fait personnelle et subjective) et sur le Paradoxe et sur la possibilité de vie ailleurs. Je t’en rappellerai les grandes lignes :
1. Compte tenu de la rapidité avec laquelle la vie est apparue sur Terre (3,8 Mda/4,5 Mda), du nombre d’étoiles et de galaxies dans l’Univers, le nombre d’exoplanètes doit se chiffrer en milliards et quand bien même les conditions d’apparition de la vie seraient très restrictives, le nombre de planètes abritant la vie doit se chiffrer, probablement, en millions.
2. Si l’on apporte du crédit au principe qu’Arik Kershenbaum expose dans son livre « La vie extraterrestre » : "les lois de la physique sont universelles, il en va de même des lois de la biologie et donc de l’évolution qui obéit aux nécessités de l’environnement et de l’adaptation" de sorte que sur les exoplanètes la vie devrait évoluer de façon similaire à ce que l’on voit sur Terre.
3. L’absence de relation avec une vie extraterrestre peut s’expliquer à partir de plusieurs hypothèses :
a) L’apparition de la vie ailleurs n’évolue pas nécessairement vers une forme intelligente.
b) L’apparition de la vie ailleurs évolue vers une forme intelligente mais non technologique (et/ou scientifique).
c) L’apparition de la vie ailleurs évolue vers une forme intelligente « masquée », sous-marine ou "sous-glaciaire".
d) Problème « d’espace/temps » : une exoplanète abritant une civilisation technologique avancée se trouve à une distance de plusieurs milliers ou millions d’années lumières de la Terre, tout signal électromagnétique mettra plusieurs milliers ou millions d’années pour nous parvenir… un problème de rendez-vous !
e) Le système solaire est situé dans une "banlieue isolée" de la galaxie qui ne suscite pas la curiosité des extraterrestres…
f) Il n’y a guère plus d’une centaine d’années que nous émettons des signaux électromagnétiques (qui informent de notre existence), une réponse (ou une visite) risque de nous parvenir dans quelques milliers ou millions d’années… Pourquoi seraient-ils venus (avant) visiter une planète "muette", une planète parmi des millions d’autres, juste pour admirer un coucher de Soleil ?
En fin de compte mon opinion est que ce Paradoxe est une manifestation de notre incorrigible orgueil.
Nous sommes persuadés d’être tellement dignes d’intérêt que nous ne pouvons imaginer de passer inaperçus, isolés sur une petite planète lambda, d’un système solaire lambda, appartenant à une galaxie lambda… au point que nous nous rêvons au centre du monde, le peuple élu d’un DIEU qui aurait créé l’Univers spécifiquement pour l'âme humaine (lequel demeurerait vide pour permettre l'avènement de la parousie annoncée !). L’argument est irréfutable : nous sommes le seul peuple élu, sinon ce serait écrit dans les textes sacrés… Mais il est possible que de telles croyances soient indispensables à l’équilibre psychique de l’humanité…

Philou33
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le 12 déc. 2022

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Philou33

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