American dream: you're doing it wrong

Déjà, on passe très vite sur le comparatif livre/série : j'ai vu un épisode de la série et j'ai pas reconnu les livres du tout. Mais alors du tout.

En revanche, gamine, je me suis avalée les huit tomes retraçant la vie de Laura, de son enfance jusqu'aux quatre premières années de son mariage, et c'était franchement bien. L'histoire de Laura Ingalls, c'est surtout l'histoire d'une famille venu à l'Ouest des Etats-Unis poursuivre la théorie du rêve américain, et qui, en enchaînant tuile sur tuile - une des filles perd la vue, un hiver prolongé détruit tous leurs vaillants efforts, etc. - invalide la dite théorie en restant pauvre.

Alors entendons-nous, ça reste relativement enfantin, mais Laura décrit sa vie et ses émotions avec un ton plutôt juste - oui, elle a envie de péter la gueule de cette garce de Nelly, oui, enseigner à une bande d'ados d'à peine un an ses cadets la fait flipper sa mère, etc. - même si elle tombe de temps en temps dans une niaiserie un peu trop sucrée aux yeux d'un adulte. Pour un enfant - rappelons que ce sont des livres pour enfant - ça reste parfaitement supportable, et c'est contrebalancé par des réalités assez sévères d'une vie, en somme, très rude, et qui fait doucement sortir le lecteur, en même temps que Laura, du monde magique de l'enfance où personne ne se blesse et où personne ne meure.
La petite maison dans la prairie, en somme, c'est l'histoire d'une enfant confrontée aux réalités de la vie et qui se résigne petit à petit.

Donc, La petite maison dans la prairie, version livre, c'est du tout bon. Faites-en bouffer à votre progéniture, ils ne vomiront pas des arcs-en-ciel.