Parlons sous la pluie.
Il pleut chez Koltès, mais la pluie est triste. L'homme qui s'adresse à nous dans La nuit juste avant les forêts est loin de Gene Kelly dans Chantons sous la pluie. Il n'a pas son sourire blanc...
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le 9 oct. 2016
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C'est l'histoire d'un type qui aborde un inconnu dans la rue. Il lui parle de tout et de rien pour essayer de le retenir, pour ne pas passer la soirée seul ; il lui raconte ce qu'il a vu, ou fait, ou subit, et ce qu'il pourrait faire, aimerait faire, ou voudrait pouvoir faire.
C'est un monologue écrit du début à la fin en une seule phrase – techniquement ; en fait on pourrait remplacer les virgules par des points sans que cela ne change rien à la syntaxe. Écrire en "une" phrase n'a pas pour but d'impressionner le lecteur en concurrençant Marcel Proust ou Claude Simon, mais (à mon avis) de créer une impression de continuité dans le discours, de rendre compte d'un flot de paroles ininterrompu, langoureux, évitant l'intonation marquée que forcerait le couple Majuscule/point.
Hélas, cette nouvelle (ou cette pièce) n'aborde pas un thème particulier mais s'éparpille dans toutes les directions ; sont évoqués le communisme, les jolies femmes, les vols dans le métro, la vie dans la rue, les voyous qui trainent, sans se fixer sur rien de précis ; notre héro aborde son inconnu pour lui servir digression sur digression, puis c'est fini.
Koltès m'avait bien plus impressionné avec Dans la solitude des champs de coton, dont le style est plus poussé, le rythme moins immobile, l'histoire plus fixée sur un thème, et donne matière intéressante à interprétation.
Créée
le 22 févr. 2017
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le 17 juin 2013
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