J'ai eu un peu peur de me lancer dans cette aventure, je ne vous le cache pas. En effet, on m'a toujours dit que Nietsche était un auteur compliqué à comprendre, difficile à appréhender. Et puis je ne sais pas ce qui m'a pris, on partait une journée à la mer et j'ai décidé de prendre ce bouquin pour la plage, sachant que je ne pourrai très certainement pas le terminer à temps avant la rentrée, craignant aussi que le contexte ne me permette pas de m'immerger correctement dans cette lecture fastidieuse. Et bien ça a été. Et comme je ne voulais pas lire une partie puis mettre le bouquin de côté 2 mois avant de le reprendre depuis le début, j'ai été jusqu'à me lever plus tôt en semaine pour lire quelques chapitres chaque jour.


C'est très agréable à lire. La traduction est bonne dans le sens où il y a une harmonie des mots, et lire à haute voix devient très vite un plaisir. Cela 'ma même aider à mieux me mettre dans l'ambiance. Parce que bon, vous savez, parfois, quand on lit un livre plus théorique, les premières pages, j'ai parfois tendance à être distrait. Cela m'est arrivé un peu ici aussi, mais le fait de lire à haute voix à limité ce problème.


Le développement est intéressant. Je n'adhère clairement pas à tout ce que Nietsche propose : j'aime les récits tirés de notre réalité, je ne cherche pas forcément à ce que un récit soit transcendant, je trouve des qualités dans des projets autobiographiques très terre-à-terre, je n'ai pas besoin de musique pour me laisser emporter non plus. Mais son argumentaire tient la route. Et surtout il prend la peine de développer le point de vue 'ennemi' (celui de Socrate). De ce fait, il développe mieux son argumentaire. Même si au final il répète beaucoup de fois les mêmes choses. Et que certains éléments restent flous.


Le texte est compliqué à attaquer pour deux raisons principales. Tout d'abord le vocabulaire employé, qui est riche. Heureusement, il répète souvent les mêmes choses avec d'autres mots, on finit donc par comprendre, ses intentions sont perceptibles ce qui permet aussi de comprendre le sens général d'une phrase. Ensuite, il y a ses références : Nietsche ne prend pas la peine de nous réexpliquer qui sont tous les penseurs auxquels il fait allusion et si l'on n'a pas un minimum de connaissance de ceux-ci, il peut être compliqué de comprendre pourquoi il parle de tel grec ou de tel allemand ; pour ma part, je suis moins familier avec les allemands, du coup certaines idées m'ont un peu échappé.


Bref, j'ai passé un très bon moment lors de la lecture de ce livre. Je ne cache pas que j'ai dû relire certaines phrases deux fois pour être sûr de bien les assimiler. Je ne cache pas non plus mon désaccord sur certains points. Mais pour moi l'important n'est pas d'être en accord, mais bien de pouvoir comprendre les arguments de l'autre et se faire sa propre opinion. C'est un peu ce que je cherche aussi dans une critique en fait. Chose assez rare sur le site, d'où mon désintérêt pour la plupart des textes passant par le fil de mon actualité.


Par contre, je n'ai absolument pas apprécié le texte critique à la fin de celui de Nietsche ; l'auteur de ces quelques pages s’engouffrent dans une imagerie qu'il ne maîtrise pas, tourne beaucoup autour du pot, abuse d'artifices ridicules pour tenir en haleine son lecteur (terminer la plupart de ses chapitres par une question... surtout que c'est à peine s'il y répond au chapitre suivant). C'est dommage de gâcher une telle expérience philosophique avec la critique d'un type qui écrit aussi mal et qui n'a en fait pas grand chose à dire quand on analyse ses phrases...

Fatpooper
8
Écrit par

Créée

le 3 mai 2019

Critique lue 428 fois

1 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 428 fois

1

D'autres avis sur La Naissance de la tragédie

La Naissance de la tragédie
Aestro
8

Une métaphysique de l'artiste

Nietzsche analyse la tragédie selon deux pulsions originelles créatrices : la pulsion dionysiaque et la pulsion apollinienne, qui ne sont pas des pulsions contradictoires mais plutôt des pulsions...

le 26 oct. 2018

3 j'aime

La Naissance de la tragédie
Nicolas_LAURENT
8

Critique de La Naissance de la tragédie par Nicolas Laurent

Cette première oeuvre de Nietzsche est difficile d'accès pour deux raisons. Tout d'abord parce qu'elle est peu claire. Même si on comprend bien les différents raisonnements de Nietzsche, on a du mal...

le 5 déc. 2012

2 j'aime

2

La Naissance de la tragédie
Eggdoll
8

Une nouvelle philosophie de l'art.

[Bon, en tant que débutante en la matière je ne m'aventurerai pas dans des analyses détaillées plagiées sur mon vénéré prof de philo.] La Naissance de la tragédie, première oeuvre de Nietzsche, n'est...

le 3 févr. 2011

2 j'aime

5

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55