Couverture, titre, sujet, tout dans ce livre de Marie Pavlenko semblait parti pour me plaire, mais il y a visiblement eu une erreur de casting. Le livre a un ton très léger, ce qui était attendu de la part d'un livre humoristique, mais j'ai trouvé que cela tombait à plat.


L'idée de départ est pourtant vraiment intéressante : que se passerait-il si la mort faisait grève ? Les conséquences même les plus brutales sont très bien décrites par l'autrice. La relation entre Emm et sa faux sont aussi un des intérêts du livre. En revanche, on reste vraiment en surface dans le destin et la description des humains.


Comme il y a un peu de romance dans le tout, tous les êtres sont gros et répugnants sauf le couple principal un peu mignon. Comme ils ont le coup de foudre, l'homme s'imagine courant nu dans une prairie en fleurs. Je sais bien que c'est volontairement parodique, mais si l'on opte pour la distanciation, on ne peut pas espérer du lecteur qu'il se soit attaché aux personnages au troisième acte et qu'il espère qu'ils sortiront indemnes de l'aventure, façon conte de fées. La maladie de Suzie et sa peur de la mort me semblent vraiment survolés. Le sujet est dur, et aurait peut-être plombé le ton du livre, mais je suis persuadée qu'en allant plus loin, en s'aventurant du côté de l'humour le plus noir, ça aurait mieux marché. Ce genre de thème s'accommode mal de la tiédeur.


Pour moi, on ne rit que des choses graves, et la narration passe à côté. Bien sûr, les humains ne sont que de pitoyables marionnettes pour Emm, mais


même au moment où elle se rend compte de leur valeur


, on reste en retrait, trop distancié de tous les personnages.


L'ampleur de la résolution paraît d'autant plus disproportionnée et le happy end semble forcé.


Je laisserai peut-être une autre chance à l'autrice, qui dévoile peut-être toutes les potentialités de sa plume dans d'autres registres, mais pour l'heure, je suis assez déçue et aurait sans doute arrêté ma lecture si le livre n'était pas si bref.

Nolwenn_Pamart
4
Écrit par

Créée

le 21 août 2019

Critique lue 53 fois

Nolwenn Pamart

Écrit par

Critique lue 53 fois

D'autres avis sur La Mort est une femme comme les autres

Du même critique

Le Locataire chimérique
Nolwenn_Pamart
9

"De quel droit ma tête qui n'est qu'un membre après tout, s'arrogerait-elle le titre de 'moi' ?"

Article publié sur Gnossiennes. C’était un choix bizarre, au fond, d’emmener un tel livre en vacances. Fuir Paris en courant pour lire, durant ma seule semaine au grand air, un livre sur son...

le 18 août 2017

2 j'aime

Gauche et droite
Nolwenn_Pamart
9

« J’ai gardé le souvenir d’une époque où Paul Bernheim promettait de devenir un génie. »

Qu’est ce qui fait, qu’à un moment donné de l’Histoire, l’individu choisisse tel positionnement ou embrasse telle doctrine politique ? C’est, pour Joseph Roth des souvenirs d’enfance et des fatalités...

le 24 juil. 2017

2 j'aime

Les Diaboliques
Nolwenn_Pamart
10

Critique de Les Diaboliques par Nolwenn Pamart

Les films à chute, ça existait avant Nolan et Shyamalan. En témoigne le carton final du film Les Diaboliques de Clouzot : Ne soyez pas diaboliques ! Ne détruisez pas l'intérêt que pourraient ...

le 5 déc. 2017

1 j'aime