La Femme d'un autre et le mari sous le lit par BibliOrnitho
Ivan Andréiévitch est un mari jaloux. A un niveau pathologique. Lorsqu’il déboule surexcité au pied d’une habitation de Saint Pétersbourg, c’est pour confondre l’adultère : le flagrant délit, il n’y a que ça de vrai. Il croise un jeune homme qui fait les cent pas, l’aborde et lui tient des propos pour le moins confus. Il agirait pour le compte d’un ami bafoué. Lui-même n’est pas le mari (d’ailleurs il n’est pas marié), mais pour venir en aide à son ami, il piste la femme qui n’est pas la sienne : « l’avez-vous vue, jeune homme ? »
De fil en aiguille, il devient clair que le jeune homme rencontré connait bien la femme de celui qui n’est pas le mari. Même si celui-ci affirme le contraire. Quand, au cours du bavardage incessant de l’homme qui n’est pas le mari, l’homme qui n’est pas l’amant apprend que la femme incriminée lui a également menti à lui. Imbroglio duquel le lecteur conclut que la partie à trois se joue vraisemblablement à quatre…
L’homme qui n’est pas le mari est bouleversé. On le comprend. Il veut coute que coute prendre sa femme la main dans le sac. Ayant trouvé un petit mot doux qui aurait pu être écrit par n’importe quelle femme infidèle, il s’imagine immédiatement qu’il s’agit de la sienne. Il se rend au rendez-vous, trouve l’immeuble sans peine, pénètre dans l’appartement, se rue dans la chambre et y trouve une dame qui n’est pas la sienne. Il se serait sans doute confondu en excuse si madame, en entendant du bruit derrière lui, ne s’était soudain exclamé « Ciel, mon mari ! »
Et Ivan Andréiévitch de plonger sous le lit de la femme qui n’était pas la sienne et d’y découvrir un autre homme déjà caché…
Cette nouvelle est une farce burlesque. Ivan Andréiévitch est malade, fou à lier. Il est ridicule et irrésistible à la fois. Les dialogues sont uniques et le lecteur rit de bon cœur. Un texte évidement fort bien écrit, dynamique qui nous permet de passer un très agréable moment de lecture.