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La Conspiration d'Umbrella - Resident Evil, tome 1 par Sophie_Labelle

En préambule de cette critique, il est important pour moi d'expliquer pourquoi je suis littéralement amoureux des trois premiers Resident Evil sortis sur PS1. Si Resident Evil a une atmosphère, c'est bien celle des films d'horreur clichés de la période 90's. Si cette saga a un style visuel, c'est bien celui d'une petite ville américaine vue à travers les yeux d'un japonais pure souche. Pour être allé plusieurs fois aux US, vous ne verrez jamais de petites contre-allées dans une quelconque ville du Middle West comme celles que l'on peut découvrir à Raccoon City. Par contre, il est fort probable que lors d'un détour à Tokyo, vous vous surpreniez à penser à Resident Evil (ndlr : ou à Silent Hill également) en voyant des climatiseurs suspendus dans des rues ne dépassant pas le mètre de large. Cette transposition culturelle du japonais dans l'américain se retrouve également dans la facette "SF" des jeux, avec ses laboratoires ultra-modernes aux parfums de culture Mecha.


Bref, si j'aime Resident Evil, c'est pour ce mélange des cultures à la fois alchimique et totalement improbable que seule une époque bien précise aura sue nous faire accepter. Car ne nous voilons pas la face : il n'y avait qu'un maître du jeux-vidéo à l'époque des Spice Girls et des Pog's, et il était nippon. Avec ce (quasi) monopole vidéo-ludique, on se résolvait inconsciemment à accepter ce que l'Archipel avait à nous offrir... Les lois du commerce étant quand même ce qu'elles sont, ils leur a bien fallu s'adapter pour pénétrer le marché occidental. Et nous voilà donc avec ce Resident Evil premier du nom, survival-horror bourré de clichés occidentaux ratissant large pour être sûr que Capcom toucherait notre génération ado à l'Ouest, mais avec des réminiscences japonaises bien plus subtiles venant directement de ceux qui ont codés le jeu.


Cette petite digression terminée, j'ai vu dans les livres de S.D Perry un bon moyen de me replonger dans cet univers unique que je chéris tant. J'ai même poussé le vice jusqu'à écouter des morceaux choisis des OST pour agrémenter ma lecture... Les morceaux en loop des salles de sauvegarde ou du hall principal du commissariat de RE2/RE3 sont vivement conseillés. ;)


Alors, qu'en ressort-il après 20 chapitres plus un épilogue? Mitigé.


Je ne critiquerai pas le style littéraire de l'auteure car j'estime ne pas avoir la culture littéraire exhaustive suffisante pour le faire. Je vais par contre m'attaquer à ce qu'un lecteur d'un roman Resident Evil est en droit d'attendre : du fan service, un respect des grandes lignes de la trame principale, et l'ambiance horrifique parfaitement retranscrite. Et bien le contrat est pleinement rempli, mais d'une manière vraiment trop parfaite. À la lecture de ce livre, on se retrouve littéralement avec la solution complète du jeu, mais sous forme romancée. L'auteure a même pensé à respecter le plan des lieux au couloir prêt; à la porte prêt, même! Ce qui amène à beaucoup de passages descriptifs où l'on peut suivre les protagonistes traverser de long en large le manoir Spencer, et il faut le reconnaître : c'est chiant. Surtout que les énigmes du jeu ont été intégrées au récit (sans déconner, je vous assure), et probablement un bon tiers du roman est consacré à leurs résolutions. Perry a quand même réussi au passage à justifier ce paradoxe laissé au joueur, du laboratoire de recherche high-tech accessible uniquement à base de clefs et de pièges fort boyesques... Et il faut le reconnaître, ça se tient! C'est fragile, mais chapeau.


Les seuls vrais moments de fraîcheur du livre sont ces petits instants illustratifs où Perry se permet de sortir des sentiers battus, notamment avec le début qui illustre le quotidien des agents du S.T.A.R.S. et permet d'étoffer sommairement la personnalité des personnages. C'est plutôt bienvenu, sachant que le jeu n'apporte pas à lui tout seul cet éclairage.


Par curiosité, je pense me lancer dans un des tomes publié racontant une histoire inédite, afin de me forger un avis définitif sur le talent de S.D. Perry. Est-elle simplement bonne à broder sur des scénarios déjà écrits, ou est-elle capable de tricoter - certes en respectant un cahier des charges bien rempli sur un univers existant - ses propres histoires de survival-horror? À suivre avec ma probable critique du Tome 2 : La crique de Caliban.

Sophie_Labelle
6
Écrit par

Créée

le 6 mai 2015

Critique lue 467 fois

Sophie_Labelle

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