Surprise

"La conquête de Plassans" fut pour moi une grande et belle surprise. Après le "Ventre de Paris", n'ayant lu que très peu de tomes à l'avance (juste un bout de Germinal, et Au bonheur des Dames), j'avais peur que les romans de la saga ne tourne toujours autour du même schéma, avec une place démesurée laissée aux descriptions et à l'analyse, quitte à donner très peu de place au romanesque. Ce quatrième tome m'a prouvé tout le contraire. Ici, très peu de métaphores filées ou d'analogies poétiques, de très rares emphases sur les paysages ou les physionomies : cette conquête se suit comme un bon feuilleton, fait de rebondissements et de luttes d'intérêt dans un climat politique parfois complexe mais globalement captivant. La montée en puissance de l'abbé, subtile et juste, est parfaitement orchestrée jusqu'au final, peut-être un peu trop facile. C'est ce point qui m'empêche d'aller plus haut dans la note : sans être mauvaise, la conclusion a quelque chose de décevant, comme si Zola avait bâclé les dernières pages. Connaissant ses démarches et son sérieux, ce n'est sûrement pas le cas : c'est donc plutôt ses choix qui me laissent perplexe, mais je n'en dis pas plus pour ceux qui voudraient découvrir l'ouvrage. Dans tous les cas, c'est mon roman préféré parmi les quatre premiers.