Musset s'exalte le moi comme on s'astique le poireau.
Sa souffrance, sa colère, sa tristesse, il la vide sur papier, il la pleure à chaque page à grand renfort d'hyperboles geignardes et de métaphores plaintives.
Son monde n'est qu'amertume : Napoléon meurt, il le pleure. Son amour de maîtresse le trompe, il geint. Son siècle produit une génération de désœuvrés, il larmoie. Il se déprave, ses mœurs se délitent au contact de Desgenay, il s'apitoie. La luxure le déçoit par son manque de saveur et de beauté, il pleurniche. Il couche, boit, joue, fait les quatre-cents coups, il a le spleen, le blues, le vague-à-l'âme et l'âme en vrac.
Son père meurt, il fond en larmes.
Il aime George Sand, il sanglote.


Tout est prétexte aux grandes eaux, aux épanchements mélancoliques, aux rêveries teintées d'un amour idéal et inatteignable pour mieux pouvoir le pleurer. Tout n'est que romantisme exacerbé et torrents de larmes à en faire déborder la mer d'Aral.


Il le fait tellement bien, le bougre qu'on se prend à aimer son bouquin.

Petitbarbu
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Lu et à lire

Créée

le 14 janv. 2016

Critique lue 990 fois

16 j'aime

Petitbarbu

Écrit par

Critique lue 990 fois

16

D'autres avis sur La Confession d'un enfant du siècle

La Confession d'un enfant du siècle
Clairette02
7

Ses lèvres entr'ouvertes tombèrent sur les miennes et l'univers fut oublié.

Envie d'accéder à l'âme d'un écrivain hautement romantique ? Lisez La Confession d'un enfant du siècle. Toutes les personnes qui n'ont pas lu la Confession sont priées de ne pas poursuivre la lecture...

le 7 juin 2012

24 j'aime

13

La Confession d'un enfant du siècle
MlleNana
7

"Tout cela n'est pas la vie, c'est le bruit de la vie"

Qu'il est difficile de donner une note à cette Confession d'un enfant du Siècle. L'histoire en elle-même n'est pas exceptionnelle mais quel génie dans l'écriture ! Les passages où il est question du...

le 4 sept. 2013

11 j'aime

8

Du même critique

Festen
Petitbarbu
8

L'important, c'est la famille.

Fever Ray - I'm not Done Pour son premier métrage dans le cadre du mouvement Dogme95, Vinterberg nous immerge dans un repas de famille bourgeois prenant place dans le manoir familial, isolé dans la...

le 22 août 2015

82 j'aime

9

Le Voyage de Chihiro
Petitbarbu
9

Session Ghibli, septième séance : Le Voyage de Chihiro.

Il y a deux approches possibles pour le vilain cinéphilique que je suis - comprendre vilain dans son sens primaire, le roturier, le paysan, le péquenot - lorsqu'il se frotte à la critique, critique...

le 5 août 2015

76 j'aime

29

Snowpiercer - Le Transperceneige
Petitbarbu
8

Je hais les trains.

Une fois n'est pas coutume – parce que je ne raconte pas souvent ma vie – je vais commencer par vous parler un peu de moi. Et pourquoi ? Et pourquoi pas ? C'est ta critique, d'abord ...

le 16 août 2015

63 j'aime

17