Un roman de Faulkner facile à lire, je pensais pas que c'était possible... Du coup ça met plus en valeur l'histoire que le style.
La guerre de sécession c'est surtout une toile de fonds pour une histoire de famille assez dingue (comme souvent chez lui).
Beaucoup de personnages attachants : Bayard déjà, un peu placide mais il se révèle dans son
pacifisme
à la fin. ça m'a surprise vu la pression de toute part et surtout celle de Drusilla, il sait qu'il va la perdre à cause de ça pourtant, mais c'est aussi ce qui donne de la valeur à son geste.
On le découvre un peu plus à la fin du roman qu'au début où Ringo est davantage mis en avant. Très bon personnage aussi, il est drôle, filou et plus fidèle au Sartoris que soumis. On sent qu'il fait partie de la famille malgré son statut d'esclave. Je crois qu'il est pas dans Sartoris, c'est dommage, c'est un personnage intéressant/attachant.
Les femmes sont fortes dans ce bouquin, sans qu'elles jouent les grosses relous moralisatrices et/ou gueulardes comme dans Sartoris. Evidemment ce commentaire n'inclut pas la mère de Drusilla et les vielles harpies de Jefferson qu'on a bien envie de cogner. Idem pour Louvinia, dont l'auto-soumission énerve.
Je suis partagée pour le père, drôle à certains passages mais son engagement à la fin dérange
, même si c'est raccord avec l'époque et qu'on sent que ça évite au sud de se faire rouler, ça fait relativiser l'attrait du personnage. Et puis bon, harcèlement morale sur son ancien associé hein !
Il l'a bien mérité sa balle !
Sinon, j'ai pas compris pourquoi """
il se laisse abattre??
"""
Pas d'angélisme sur les rapports noir/blanc comme j'ai pu le voir dans d'autres romans récents sur cette période du vieux sud et ça donne de la crédibilité au récit.
Du coup la nouveauté, pour moi , c'est la simplicité du récit, et j'ai bien kiffé. Même si j'adore son style alambiqué, c'était un peu indigeste dans le dernier que j'ai lu, Absalon! Absalon!