Je ne crois pas que ce soit très courant qu'une thèse fasse l'objet d'une fiche sur SensCritique. En tant que très vieille utilisatrice de ce site, je me permets d'outrepasser cette règle, quoiqu'elle ne figure nul part sur la charte.

Bref, revenons à cette thèse. Pour être franche, si je n'avais pas eu le thème de la "sociologie de l'environnement" au programme de mon concours, j'aurai sans doute cliqué sur la croix rouge de l'onglet au bout de dix lignes.

Pourquoi donc, me diriez-vous ?

Je n'ai jamais vu autant de fautes d'orthographe, de grammaire, de conjugaison, de tout ce que vous voulez, par paragraphe. Je suis prof, donc j'ai plutôt l'habitude de lire des trucs écrits dans un français approximatif. Mais alors venant d'un MCF qui, en plus, a le toupet d'écrire en introduction de sa thèse qu'"aucune modification n’a été apportée afin de préserver l’aspect académique de ce travail, exceptée quelques corrections mineures sur la forme et la syntaxe", j'ai eu du mal à m'en remettre. Des adjectifs sont conjugués (!), des mots sont confondus les uns avec les autres (empreint/emprunt...), les bases élémentaires de la grammaire sont saccagées... Bref, loin de moi l'envie de jeter la pierre sur notre pauvre Philippe, mais là, quand même, je suis prête à te relire/réécrire/corriger tout ça s'il le faut.

Ainsi, de telles fautes d'orthographe, de frappes, etc., par paragraphe m'auraient fait fuir illico presto, considérant qu'un tel travail n'est pas digne d'être lu, au vu du peu de soin apporté à la forme.

Mais... je passe un concours, et sur ce thème, peu d'ouvrages de synthèses, écrits en français, existent. Donc pas le choix, il a fallu continuer.

Alors, est-ce que ça vaut le coup de lire cette thèse ? Par certains aspects, oui. Ne connaissant strictement rien à ce domaine de la sociologie, Philippe a su brosser un portrait général d'un champ de recherche assez méconnu en France. Il retrace les causes de cette méconnaissance, situe ce champ dans l'histoire globale de la sociologie, présente les grands courants de la sociologie de l'environnement aux États-Unis et propose une réflexion épistémologique, stimulante intellectuellement, qui s'appuie sur une excellente lecture de la théorie des champs de Pierre Bourdieu.

Par d'autres aspects, non. Beaucoup de passages se répètent, de nombreux paragraphes sont inintelligibles, tant la syntaxe est foireuse. Des idées assez loufoques sont présentées dans une partie de la thèse, sans apporter de justifications satisfaisantes.

AssiaHa
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le 25 sept. 2023

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Assia Ha

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