Passages marquants :

-La vérité, c’est que je pensais vouloir quelque chose que je ne voulais pas en réalité. Fin de l’histoire.
Je voulais la récompense et pas les efforts. Je désirais non le combat, mais la victoire, uniquement.
Pour savoir qui tu es, tu dois savoir pourquoi tu es prêt à te battre.

-À vouloir rester à tout prix positif dans toutes les situations, tu finis par nier l’existence même de tes problèmes, te privant de l’occasion de les résoudre. Or ce sont eux qui confèrent du sens à ta vie.
C’est pourquoi ces valeurs - le plaisir, la réussite matérielle, avoir toujours raison et rester positif quoi qu’il arrive - sont des idéaux minables. Beaucoup des plus grands moments de notre vie ne sont en effet ni agréables ni réussis ni connus ni positifs.

-C’est comme ça que je vois la vie. On a tous en main une donne, au départ. Certains partent avec une plus belle donne que beaucoup d’autres. Et même s’il est en tentant de faire une fixette sur tes cartes pour en conclure que tu t’es fait arnaquer, le vrai jeu réside dans les choix que tu fais avec les risques que tu décides de prendre et les conséquences que tu choisis d’assumer.
Ceux qui font systématiquement les meilleurs choix dans les situations qu’ils rencontrent sont aussi ceux qui s’en sortent le mieux. Et ce ne sont
Dans la vie comme au poker. Et ce ne sont pas nécessairement ceux qui d’entrée avaient la plus belle donne.

-C’est comme ça fonctionnent nos souvenirs.
On fait une expérience. Quelques jours après, on se la remémore un peu différemment, comme si elle nous avait été chuchotée et qu’on n’avait pas bien capté. Puis on en parle à quelqu’un et alors il nous faut combler les quelques trous - les fioritures sont les bienvenues, histoire que le tout tienne debout. Et puis on finit par croire soi-même à ces enjolivements bouche-trous, alors on les intègre au récit à la fois suivante. Mais on les raconte un peu de traviole car ils correspondent pas à la réalité. Et, un an plus tard, on est bourré en ressortant l’anecdote et on l’embellir encore un peu au passage - C’est vrai, au final, plus du tiers est inventé. Mais quand on n’est plus bourré, la semaine suivante, difficile d’admettre qu’on a pipeauté.
Alors on se rabat sur la version revue et augmentée en mode « bonne cuite ».

  • Je m’efforce de vivre avec le moins de règles possible, mais celle que j’ai adoptée au fil des années est la suivante : si en me demandant si c’est moi ou si c’est l’autre qui se goure je me mets à hésiter, il y a de fortes, très fortes, très très fortes chances pour que ce soit moi qui me fourre.
    Mais la réalité est là : si tu as l’impression que c’est toi contre le reste du monde, il y a des chances pour que ce soit juste toi contre toi-même.
  • Si tu mets en œuvre ce principe du « fais d’abord quelque chose, le reste suivra », te planter t’indiffère. Avec agir pour critère de réussite, n’importe quel résultat se perçoit comme un progrès, l’inspiration se fait récompense au lieu de n’être que la condition préalable.
  • Les actes accomplis au nom de l’amour n’ont de valeur que s’ils le sont sans condition et sans attente de quoi que ce soit en retour.
    « Si je refuse, en quoi ça changerait notre relation ? »
    « Si mon partenaire refuse quelque chose que je veux, en quoi ça modifierait la relation ? »
    Si la réponse est qu’un refus occasionnerait un drame ou même de la crispation, c’est de mauvais augure. Ça laisse entendre que la relation sur un système de donnant-donnant, un système de compensations.

-Accorder toute sa place - la plus importante - au partenaire, c’est accepter qu’il nous échappe. Là est l’amour inconditionnel.

-Si tu as le choix entre deux lieux de vie et en choisis un, tu vas probablement sentir que tu as fait le bon choix et c’est confortable psychologiquement. Tu as alors toutes les chances d’être satisfait de ta décision.
Si en revanche tu as le choix entre vingt huit lieux de vie et choisis l’un d’entre eux, le paradoxe du choix risque de te faire passer de sales années à douter, à te demander si tu as vraiment fait le bon choix et su mettre toutes les chances de ton côté pour être heureux. Et cette anxiété, ce désir de certitude, cette aspiration à la perfection conspireront à te rendre malheureux.
Il est par exemple des expériences que tu ne peux connaître que si tu résides au même endroit pendant cinq ans, que si tu cohabites avec la même personne depuis plus de dix ans, que si tu as développé sur le long terme une compétence, un savoir faire ou un talent.
Maintenant que j’ai dépassé la trentaine, je reconnais que l’engagement procure toute une palette d’opportunités et de moments que je n’aurais jamais pu expérimenter dans leur richesse en dehors de ce contexte.

-« Pourquoi est-ce que tu te préoccupes de ma mort alors que tu as toujours autant peur de vivre ? »

JiJiSkY
7
Écrit par

Créée

le 28 nov. 2022

Critique lue 523 fois

2 j'aime

JiJiSkY

Écrit par

Critique lue 523 fois

2

D'autres avis sur L'Art subtil de s'en foutre

L'Art subtil de s'en foutre
GuillaumeServos
7

Jubilatoire, drôle et touchant

Un livre jubilatoire à lire qui va à contre-courant de beaucoup de livres de développement personnel. J'ai dévoré le livre de Mark Manson. Dans son genre, il m'a beaucoup fait penser à "L'obstacle...

le 8 févr. 2020

3 j'aime

L'Art subtil de s'en foutre
JiJiSkY
7

Les passages qui m’ont marqué

Passages marquants : -La vérité, c’est que je pensais vouloir quelque chose que je ne voulais pas en réalité. Fin de l’histoire. Je voulais la récompense et pas les efforts. Je désirais non le...

le 28 nov. 2022

2 j'aime

Du même critique

In the Flat Field
JiJiSkY
7

Bauhaus, l'art gothique

Le 6 août 1979, le groupe britannique Bauhaus sort son premier single, Bela Legusi’s Dead, en hommage à l'acteur américano-hongrois du même nom. Un an plus tard, les quatres jeunes originaires de...

le 28 nov. 2022