Ceci n’est pas une fable, ceci n’est pas un conte. Claudel écrit la rencontre d’une île isolée avec la crise migratoire. Ceci est une parabole acerbe de notre monde.
Un matin, trois corps sont retrouvés échoués sur la plage de l’île. Le secret de cette découverte restera entre les mains des personnages clés du village : le Curé, l’Instituteur, le Maire, la Vieille et Amérique (Claudel ne nomme pas ses personnages car c’est la société qu’il vise). L’archipel du chien est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco et un projet immobilier est en cours de négociation, cette crise migratoire ne peut avoir droit de cité. Les gardiens du secret décident ainsi de se débarrasser des corps sans autre forme de procès…jusqu’à être rongés de culpabilité.
La culpabilité. L’égoïsme. Sentiments mêlés. Bref, l’homme est un loup pour l’homme. La crise migratoire révèle la dangereuse nature de l’homme. Jusqu’à ce que l’instituteur – seul personnage « bon » de l’histoire – soit accusé de pédophilie. Le mal se retourne contre le bien.
Si l’Archipel du chien était un conte il serait profondément manichéen. Si c’était une fable, alors sa morale serait-elle celle-ci : nos actes emportent toujours des conséquences ?
En définitive, l’Archipel du chien est un livre de colère qui laisse peu d’espoir en l’Homme.
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Mon ressenti : de Claudel j’avais déjà lu l’Enquête et m’était passablement ennuyée. L’archipel du chien n’aura pas plus déchaînée ma ferveur de lire ni ma foi en la bonté humaine.