L'histoire de l'Appel Sauvage (l'appel de la forêt) et surtout la manière dont Jack London la raconte a quelque chose de vraiment viscéral. Très souvent, il insiste sur le ressenti de Buck, sur comment il vit les choses de manière très forte à travers chaque poil, chaque muscle, que ça soit de la violence ou de l'amour. Et de fait, j'ai vraiment aimé le côté brut et direct du récit. Les situations ne s’appesantissent pas, s'enchainent très vite et sont parfois très violentes. Il a pour le coup un grand talent pour rendre compte de ces puissances naturelles aussi belles que brutales, que sont la nature et l'instinct animal.
La dimension anthropomorphique est finalement relativement limitée, ce que j'ai trouvé assez brillant. Même si on a les pensées de Buck, les chiens ne parlent pas entre eux, on ne les cerne que par leur caractère et leurs actions alimentant une histoire pleine de rebondissements, sans description et sans dialogues. Cela donne à la fois à l'Appel sauvage, un côté ultra dynamique, assez unique et en même temps très simple.
J'ai également du mal à croire que ce bouquin se retrouve dans des collections jeunesse. Certes, il lorgne du côté du conte initiatique mais ça ne rigole pas vraiment ! Buck passe vraiment du gentil chien-chien à la machine de guerre qui retourne à l'état sauvage et détruit tout ce qui bouge. Mais voilà, l'Appel Sauvage est vraiment une belle histoire à la fois dure, violente, magique et en même temps débordante de vie.