Je retrouve avec un grand plaisir de lecture, le dernier roman-récit paru dans la collection "Une nuit au musée" aux éditions Stock.


Cette collection est une très belle initiative et un beau projet, mêler la grande Histoire et le vécu des auteurs.


J'avais lu le précédant, celui de Lola Lafon qui se passait dans l'annexe où


Anne Frank a vécu ses derniers instants de vie.


Ce témoignage et les propres souvenirs de l'auteure m'avaient bouleversée.


Ici je retrouve un écrivain, journaliste et enquêteur, C.Boltanski dont le premier roman "La cache" m'avait fortement intéressée et secouée .


Un récit autobiographique qui raconte le parcours de sa famille fantasque pendant l'occupation.


Pour avoir eu la chance de côtoyer l'auteur, il déborde d'humanisme.


Le musée qu'il occupe pendant une nuit pluvieuse est celui du "Musée royal de l'Afrique centrale, rebaptisé "Africa Museum", situé à Tervuren à Bruxelles.


Cet endroit crée en 1910 est dédié à la gloire du colonialisme et du roi des Belges, Léopold II, seul monarque propriétaire personnel d'une colonie.


Ce monument impressionnant par sa taille a été entièrement transformé de fin 2013 à fin 2018 avec un investissement de 74 millions d'euros,


pour une nouvelle approche ouverte et constructive sur la restitution du patrimoine culturel africain.


Le sujet est plus que délicat alors laissons l'écriture à C.B. qui tient son rôle d'enquêteur sensible.


Récit interpellant et pas seulement pour les Belges mais universel.


On sait que ce passé colonial est tragique et honteux.


Qui est King Kasaï ?


Un immense éléphant chassé en 1956 et empaillé à la demande du musée pour impressionner les visiteurs.


C.Boltanski s'est intéressé au chasseur meurtrier, c'est son angle d'attaque pour raconter son voyage de nuit au Congo.


Et c'est surtout l'entame d'une histoire tragique et violente des peuples africains, ignorés dans leur culture et leurs traditions, considérés comme des non-humains, esclaves maltraités et tués, ces mots me semblent


extrêmement faibles.


Tout cela pour l'enrichissement des puissances européennes.


J'ose un petit clin d'oeil à la BD, Tintin au Congo, paru en 1931 avec recul


bien-sûr comme C.B. lecteur des aventures de ce petit reporter.


Les musées sont habités.


bonnie1960
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le 7 févr. 2023

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