C’est un peu par hasard que Jumper, roman « jeune-adulte » de Steven Gould, a atterri dans ma pile de lecture. Je l’ai acheté en numérique (et en VO) dans le cadre d’un Humble Bundle il y a quelque temps déjà et j’ai fini par l’ouvrir après avoir terminé Le Vaisseau ardent.


On y suit David Rice, un Américain de dix-sept ans, qui doit gérer un père violent et alcoolique, une mère absente et… un pouvoir de téléportation qui se révèle par pur hasard. David est un « jumper », il peut se téléporter instantanément vers un endroit qu’il connaît déjà et, du coup, il fugue.


Je ne regrette pas ma lecture, mais ce n’est pas exactement le roman du siècle. Disons que, dans le cadre « jeune-adulte », on est plus proche de Harry Potter que de Little Brother. Le déroulement est assez simpliste et le narrateur/protagoniste, même s’il est plutôt sympathique, est un peu trop parfait et suit une évolution prévisible, sans écueils majeurs ou presque.


Là où Jumper devient intéressant, c’est en le lisant avec la perspective 2015. On y découvre des années 1990 minées par le terrorisme: Fraction armée rouge, révolutionnaires japonais et autres groupuscules, en plus des divers fous de Dieu. La NSA y tient déjà le rôle du méchant, avec les prémisses de la surveillance ubiquitaire, des arrestations extrajudiciaires et d’une approche « la fin justifie les moyens ».


Hormis cela, Jumper comporte quelques bonnes idées, par exemple pour ceux qui aiment bien voir des super-pouvoirs dans un contexte « réaliste ». L’écriture fait le travail, sans temps morts; quelque part, le côté le plus dépaysant, c’est le retour dans les années où le téléphone portable et Internet étaient balbutiants et où les caméras VHS représentaient le sommet de la technologie de divertissement.


Il existe trois suites au roman et un film récent (2008) a été réalisé sur la base de ce bouquin; comme je n’ai ni lu les uns ni vu l’autre, je ne peux en dire plus, mais si vous avez l’occasion de l’obtenir pour un petit prix, c’est une lecture qui remplira facilement une après-midi pluvieuse.

SGallay
6
Écrit par

Créée

le 13 août 2015

Critique lue 464 fois

Critique lue 464 fois

Du même critique

Sunstone, tome 1
SGallay
8

Je n'aime pas le BDSM, mais...

Vous vous souvenez de la série « je n’aime pas N, mais… »? Eh bien Sunstone, bande dessinée signée Stjepan Šejić, en est une nouvelle illustration, avec en N le BDSM. Principalement parce que...

le 25 avr. 2015

12 j'aime

Rituals
SGallay
8

On ne Satan pas à tant de mélodie

Parmi les groupes que j'évite de mentionner au bureau (note: je bosse pour une organisation chrétienne), Rotting Christ, dont le nouvel album, Rituals, vient de sortir, figure en assez bonne place...

le 19 mars 2016

10 j'aime

The Tick
SGallay
8

Les superhéros sont un genre trop débile pour le laisser à des gens sérieux

Arthur n’est pas quelqu’un de normal. Déjà, il vit dans un monde où les super-héros sont une réalité. Ensuite, il est persuadé que le Grand Méchant disparu il y a plusieurs années, est encore en vie...

le 10 juil. 2018

8 j'aime

1