On se sent effectivement dans Toulouse et c’est déjà ça (même si un détail comme la Voie lactée mériterait une note de bas de page), surtout que l’auteur joue bien la carte du thriller : écriture nerveuse, style à l’avenant, courts chapitres qui s’enchainent bien, de l’action, du mystère, du suspense et une enquête avec révélations progressives.


Pourtant, non, je n’ai pas aimé. L’écriture me laisse perplexe avec un vocabulaire où certains mots émergent de temps en temps (même quelques-uns qui mériteraient une recherche au dictionnaire), car leur présence incongrue déroute. L’intrigue comporte beaucoup de détails qui ne collent pas, avec des personnages en majorité inintéressants au possible et à la psychologie très primaire. Un détail en particulier m’a gêné depuis le début, à propos du surnom donné au personnage tueur en série (quand même 16 meurtres en quelques mois, que des jeunes femmes qui couraient). Comme par hasard, j’avais vu juste. N’oublions pas cette manie de truffer le texte de marques (vêtements et high-tech essentiellement). Cela me semble un choix (déplorable) de l’auteur pour établir une connivence avec son lectorat. Outre l’aspect matérialiste (qui émerge au détriment de l’humain), je regrette cette publicité gratuite, tout aussi nuisible que ces mots en italiques destinés à attirer l’attention d’un public qu’il faut conditionner (comme le personnage malfaisant conditionne ses victimes). Et puis, je retiens une regrettable complaisance vis-à-vis de la violence. On a ainsi droit à la description des souffrances infligées à l’une des victimes, de la torture qui s’éternise, jusqu’au meurtre. Enfin, les raisons de cette folie meurtrière sont juste esquissées. Et je ne parle pas de l’aspect social qui aurait pu et dû (l’auteur connaît le milieu médical, surtout hospitalier) être au centre de l’intrigue. Certains détails s’en rapprochent, mais on se demande si c’est voulu ou juste pour tenter de crédibiliser l’ensemble. Enfin, pour conclure, l’action de la police est d’une absurdité rare (et fort justement contestée par un groupe de superviseurs).

Electron
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le 11 août 2022

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