J'aurais voulu être égyptien par Nina in the rain

Je suis décidément dans une mauvaise période. Est-ce la fatigue, est-ce la pluie, rien ne trouve grâce à mes yeux. On m'avait énormément parlé de J'aurais voulu être égyptien et voilà que je ne le termine même pas. Delphine disait il y a peu de temps qu'elle lisait pour apprendre, pour moi je lis pour m'évader. J'ai besoin d'une histoire, de personnages, que ça m'emporte, pas forcément que ça me fasse réfléchir ou que ça m'apprenne quelque chose. Je vais être bien plus sensible à l'écriture ou à l'histoire qu'à l'arrière-plan historique ou philosophique. Je ne lis d'ailleurs quasiment pas d'essais, sauf sur l'histoire de l'édition et de la librairie qui me passionne.

J'ai adoré la préface. A mon sens, elle est extraordinaire. Elle dit, avec une sensibilité extraordinaire, toute la difficulté d'écrire un roman dans un pays où la publication n'est pas libre. Je l'ai lue en gardant à l'esprit le texte d'En censurant un roman d'amour iranien, et bien sûr entre les deux j'ai trouvé beaucoup de ressemblances. Pas uniquement dans la politique culturelle, mais dans la sensibilité des écritures, des auteurs, dans cet aspect charnel du rapport au manuscrit que présentent ces deux hommes. Sans présenter de plan d'action qu'ils savent inapplicable, les deux écrivains tirent une sonnette d'alarme qui doit retentir : en Egypte, comme en Iran, les citoyens ne peuvent publier ce qu'ils veulent. Des comités de censure au mode de recrutement ubuesque étouffent dans l'œuf des romans qui sont pourtant peut-être des chefs-d'œuvre, sous prétexte qu'ils ne suivent pas la ligne édictée par le pouvoir. La force et l'importance de cette préface sont telles à mes yeux qu'ils me semble que, comme la préface à Cromwell de Victor Hugo, elle devrait être étudiée séparément du recueil, pour elle-même et pour les enseignements qu'elle peut apporter.

Malheureusement, pour moi, le premier texte a été un puissant repoussoir. Je n'ai pas réussi à aller au bout, et il m'a coupé toute envie d'y revenir. Je vais tout de même garder le recueil dans un coin mais, comme je le disais il y a peu de temps à propos d'Éliette Abécassis, il est rare que je revienne sur un roman ou un auteur qui m'a déplu. Je lirai autre chose !
Ninaintherain
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le 26 mars 2012

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