Intérieur nuit par francoisfeldman

J'arrive tout doucement au bout de cet "intérieur nuit" aux critiques dithyrambiques... Ma liseuse m'annonce 78%, et je pense qu'il sera compliqué de me convaincre avec le cinquième restant. Car c'est une grosse déception. Le bouquin n'est absolument pas à la hauteur des critiques que j'ai pu lire, ni -et c'est plus grave- à la hauteur de ses propres promesses. En effet, vendu comme une enquête de l'étrange autour du travail d'un cinéaste maudit, dont les films d'horreurs undergrounds sont projetés sous le manteaux et rendent fous leur spectateurs, on s'imagine dans l'univers de "Cigarette Burns", l'épisode de Masters of Horror par John Carpenter. On se souvient aussi du très réussi "Flicker", le roman de Theodore Roszak, qui partage plus ou moins ce pitch (mais remplit son contrat...). Or, il n'en n'est rien. Une équipe de bras cassés clichée, le point de départ on-ne-peut-plus-facile du boulot de journaliste pour démarrer l’enquête (on aurait tout aussi bien avoir un privé semi-alcoolo, engagé par une mystérieuse et belle inconnue, se plongeant dans le boulot pour payer le loyer de son bureau minable qui lui sert aussi de studio - il dort sur le canap'. C'eut été tout aussi original...). Et une histoire complètement décousue qui avance au fur et à mesure de l'inspiration discutable de l'auteur. Elle aurait mis 7 ans à écrire le bouquin. Je l'imagine parfaitement avoir soudainement une idée dans le métro, et rentrer avancer le boulot de quelques pages en attendant la prochaine fulgurance, sans avoir aucune idée de où elle va avec son histoire...
Non, vraiment, si le 4ème de couverture vous donne un tant soit peu envie, reportez-vous sur le "Flicker" évoqué plus haut. Vous éviterez de perdre votre temps avec un pavé maladroit et difficilement digeste, et découvrirez par la même occasion un grand livre !
PS : Google me rappelle que "Flicker", en français, c'est "La conspiration des Ténèbres"...