Un soir, Maria est retrouvée pendue dans le salon de son chalet d'été, au bord d'un lac islandais au nom exotique. C'est sa meilleure amie qui fait la macabre découverte. Ce suicide la surprend. Certes, Maria allait mal. Très mal même, et ce, depuis des années. Depuis l'accident de son père, mort noyé sous ses yeux alors qu'elle était gamine dans le lac tout proche.
L'amie en question jette le doute dans l'esprit d'Erlendur : ce suicide cache quelque chose. Notre policier préféré, qui tient davantage du commissaire Maigret que de l'inspecteur Harry, se met en chasse. Officieusement, sans prévenir ni ses collègues ni sa hiérarchie. Une enquête personnelle commencée sur une intuition de fin limier au sixième sens exacerbé. Une enquête discrète, sans un mot plus haut que l'autre, sans voiture démarrant sur les chapeaux de roues ni coups de feu. Une enquête qui amène le lecteur à s'intéresser à la psychologie de la victime et de son entourage, qui le conduit dans les paysages d'Islande aussi vastes que glacés.
Au début de ce livre, j'ai retrouvé l'écriture d'Indridason (ou la traduction de Boury) : peu intéressante et franchement en deçà de ce que j'ai l'habitude de lire depuis quelques temps. Une écriture très banale, voir simpliste, émaillée de fautes d'orthographe et de grammaire, à la syntaxe pas toujours juste. Puis, on parvient à s'en détacher, à prendre du recul. Insidieusement, l'Islande pénètre en nous. De vastes espaces, un froid anesthésiant, des lacs gelés, des landes glacées et des lieux aux noms totalement imprononçables. Des légendes, des croyances, une mythologie riche. La magie de ce pays mythique transparait dans chaque ligne, chaque paragraphe. On se laisse entrainer par l'enquête et ce policier solitaire, écorché, détruit par la mort accidentelle de son jeune frère disparu en montagne au cœur d'une tempête de neige. Un homme si attachant, foncièrement bon, avec ses erreurs et ses fantômes. Le personnage d'Erlendur, récurent dans l'œuvre d'Indridason, s'étoffe. L'intrigue, en fin de livre, ouvre une brèche sur l'obsession du policier laissant supposer l'apparition de nouveaux éléments dans un livre suivant.
Bref, un livre qui démarre lentement mais qui ne tarde pas à totalement accaparer le lecteur. Captivant.
BibliOrnitho
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le 20 juin 2012

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