Aujourd'hui, on s'attaque à du très lourd, niveau médiocrité, Stephen King n'a jamais pu faire mieux, on est au fond du gouffre, au fond des toilettes de l'irrespect.
Si vous avez lu ma critique sur Mr Mercedes, puis celle sur Carnets Noirs, vous avez dû remarquer que je hais la trilogie Bill Hodges alors qu'initialement, j'étais parti pour une bonne expérience.
Le dernier volet de la série me promettait un retour aux sources de Stephen King, un récit noir se mêlant au fantastique... Il n'en est rien et nous allons voir tous ensemble pourquoi.


L'introduction de l'histoire se déroulait plutôt bien, encore une fois, on avait droit à une rapide mise dans le bain : Les premiers suicides bizarres sont enregistrés, des indices pour le moins étranges recouvrent la scène du crime, et des hommes mystérieux se baladent en voiture dangereusement près de la troupe de Hodges.
Rien ne pouvait mieux commencer un roman noir.
Un roman noir dites vous ? Un roman plutôt noir désir tellement ça devient ridicule en si peu de temps.


CAPITAINE HOLLY ! CAPITAINE HOLLY !
Quand ton niveau d'originalité a dépassé trois, tous les détectives du monde entier se tournent vers toi !

Vous entendez cette sonnerie ? Stephen King relance son personnage favori dans l'espoir qu'un jour on risque de l'apprécier. Pourtant, ce qu'il vaut mieux faire, c'est que le personnage se fasse le plus discret possible.
Ah parce que s'incruster en tant que civil dans une scène de crime couverte par la police sans diplôme et avec un casier judiciaire de détraquée mentale, ça devrait être discret comme intervention ?
Je sais que Holly partage les enquêtes de Hodges depuis qu'elle a rejoint sa petite entreprise, néanmoins, c'était obligé de la faire intervenir comme une fille complètement lunatique dans la discussion des détectives ? A chaque fois qu'elle ouvre la bouche, j'ai envie de lui foutre une claque. Pour la peine, dans Céleste, j'aurais dû appeler mon personnage Holly au lieu de Baboulinet, pour avoir le plaisir de la voir mourir 200 fois.
Je veux dire, vous imaginez qu'en pleine conversation, elle peut sortir de nulle part des phrases de cas social pas possible du genre "Le truc ça me rappelle le nom d'un film avec bidule" alors qu'on parle de suicide. Ou bien le simple fait de la voir ouvrir un magazine et lire en pleine enquête, à croire qu'elle le fait exprès de se faire détester des autres policiers.
Pour accentuer ce côté, "je suis folle, ne faites pas attention à moi", SK n'oublie pas de représenter les policiers qui détestent Holly comme des policiers incompétents et des gens haineux. Bien évidemment, dès qu'une personne un peu fofolle vous attaque, pensez à ne pas trop la brusquer, ça pourrait vous retomber dessus !
Et c'est pas fini, pour accentuer l'utilité de Holly, c'est elle qui fait toute l'enquête pendant que Hodges reste sur le banc de touche dans les coulisses en étant aux abonnés absents. Bill a devant lui plus de 50 ans de vies policières, et il se fait largement dépasser par la gogole du village ? Remboursez le livre que j'ai payé 25 euros !
De toutes façons, vous noterez que Hodges ne fera rien d'utile pendant toute l'histoire, les vraies actions, c'est soit Holly, soit Jérôme, soit les personnes secondaires.


Ah si, qu'est ce que je raconte, ce roman est noir, regardez le cas Jérôme !
Si Holly est la victime glorifiée intégrale, Jérôme est l'innocence et la pureté à lui tout seul. Je pensais qu'il n'allait pas réapparaître et au final si.
Après des études incroyables, ce dernier répare des maisons pour les gens sans abri...
Pendant qu'on y est, il serait pas l'inventeur d'un remède pour le Sida et du cancer par hasard ? En même temps, il a dû les trouver tout seul sans faire exprès pendant qu'il se faisait un bol de céréales. Je suis sûr qu'au moment où on parle, il doit être en train de régler le conflit israelo-palestinien.
Crénom de non, ce dernier est représenté comme un Apollon noir tellement il est beau (cité au moins une bonne dizaine de fois depuis le début de la trilogie).
Popularité, avenir, bonté, beauté, il a tout. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, c'est un gentil.


Maintenant que je vous ai introduit les deux membres des niaisebusters, passons au méchant, diabolique, dégueulasse, satanique, et bien sûr raciste, ne l'oublions pas, BRADY HARTSFIELD.
C'est dur de se rendre compte que dans cette histoire, je n'apprécie personne, que ce soit le méchant et les gentils. Le seul personnage à peu près potable, c'est le docteur Babineau, qui est enchaîné à Brady et qui se retrouve à être détruit petit à petit.


On retrouve une nouvelle fois le modèle type de toutes histoires propres à SK, les ennemis patinent, les héros progressent.
Si j'étais un peu timbré dans mon esprit, j'imagine que j'aurais tordu les pages du livre (grand format) de colère et d'indignation. Brady, le seul type capable de faire avancer l'histoire, va essayer de tuer les membres des niaisebusters pour se venger de....
Attendez, faut pas déconner, laissez Brady tuer des gens inutiles avant comme des personnages secondaires qui apparaissent seulement dans ce bouquin, pourquoi pas les infirmières de l’hôpital ?
Bon allez, Brady, je suis ton coach ; gauche, droite, remonte ta garde, enfin tu es prêt ; ton ennemi principal, c'est Hodges, tu t'en souviens ? Allez, la prochaine cible c'est Holly.
(Brady choisit de tuer Barbara, la sœur de Jérôme Robinson.)
Crénom ! Pourquoi choisit-il la putain d'équipe B des héros, le personnage qui sert strictement à rien.
Bon Brady, tu vas le faire, tu peux la tuer d'un revers du droit et contr....
Barbara est sauvé in extremis par un personnage lambda.


Oh non, me dites pas que SK va faire comme dans Mr Mercedes ! Le méchant ne peut réussir à tuer personne !? Déjà qu'un chien, c'est trop dur, alors un être humain ? Ne lui demandez pas cet effort !
Résultat des courses, on a droit à un petit speech de Holly avec Barbara qui lui raconte toute sa vie en mode "élue meilleure confidente 2016". Le speech, lui, a reçu le prix "élu meilleur politiquement correct 2016" puisque ça raconte la terrible adolescence de Miss Barbara, victime de discriminations racistes since she was born.... bouh hou hou.


Notez bien ça, ce n'est pas la dernière fois que SK va faire de la morale à deux balles.
Plus tard, dans le récit, quand Brady se met à devenir "puissant", il active un système de suicide à travers toutes les tablettes du monde. Une des personnes qui va se suicider, saute du haut d'un étage et ....
ne meurt pas ! Comme par hasard, elle se pète le bras et le bassin, mais c'est tout ! Il ne faudrait pas blesser le public ! Dommage, mais moi, c'est mon respect que j'ai pour SK qui vient de sauter d'un immeuble de 30 étages, je crois qu'il est en train de percer le sol, il a pas fini de tomber.


Où est la personne qui a décrit le stylo planté dans l’œil du professeur dans Cellulaire ? Où est l'écrivain qui a écrit Chantier, un homme contre le système ? Et tiens, pourquoi SK n'interdit pas la publication de ce livre là ? On parle bien d'un homme qui se retourne contre la société et qui finit par s'exploser avec sa maison ! Le lecteur pourrait avoir de mauvaises idées !
Et tant qu'on y est, après Rage, pourquoi on arrête pas la publication de Brume ? Une des nouvelles s'appelle La révolte de Caïn et parle d'un étudiant qui tue des gens depuis son internat.


Vous trouvez que j'exagère un tantinet ? Que ce n'est que deux exemples éparses ?
N'oubliez pas que dans ce même livre, SK utilise un deux ex machina juste pour donner une seconde chance à Freddi Linklatter, personnage inintéressant au demeurant. Cette dernière survit à une balle tirée de très près (une fois de plus) à un Brady qui ne sait tuer personne au final !
SK l'a fait survivre principalement pour donner une chance aux héros qui ont commencé à patiner vers la fin !
Idem pour l'intervention de l'ami flic de Hodges, ce dernier n'oublie pas son ami (alors que celui ci l'a envoyé dans les cachots depuis bien longtemps) et lui donne quelques informations qui (comme par hasard) donne tous les renseignements permettant de remettre sur les rails notre cher bande de tarés.


Après ça, SK continue la morale en faisant tuer un gamin, victimisé par son père qui n'accepte pas son homosexualité. Le père perd son unique fils, et pourtant, il s'est dit que ce n'était pas assez fait pour sa gueule !
"Son père hurla comme une fille !"
AHAH je rigole, qu'est ce que c'est drôle, ce père a perdu son fils mais le karma n'a pas été assez contrebalancé ! C'est normal d'écrire ça !
Je sais que c'est un roman, et donc une fiction, on raconte une histoire qui n'existe pas et ainsi, l'auteur peut dire ce qu'il veut. FAUX. L'auteur doit se souvenir que prendre parti ou bien véhiculer ses idées (là en plus, c'est pas forcément une idée où on peut désapprouver, porte ouverte).
Mettez vos lunettes de soleil, on va décrypter le récit.


Welcome to Kingtopia ...
Jérôme tout gentil (Lunettes = Les noirs sont tous gentils)
Holly et sa folie (Lunettes = c'est pas gentil d'embêter quelqu'un à l'école, et c'est pas gentil de rentrer en opposition avec elle, bon sang, elle a subi beaucoup trop de choses !!)
Brady Hartsfield (Lunettes = Houla, il est homophobe, raciste, chauvesouriphobe, dépactophobe, billyophobe)


Oh je regrette tellement d'avoir découvert ces lunettes.
Tiens, il y a une autre paire.
("Oh tu vois des choses partout, c'est quand que tu n'as pas vu quelque chose sans penser qu'il est automatiquement dans le politiquement correct ?")
Ahah très drôle.


Bref, pour en revenir au récit, on atterrit avec une fin en tire-bouchon, Brady Hartsfield n'a pas réussi à tuer grand monde, il n'a pas réussi à arrêter les gentils, il n'a pas achevé son plan, il n'a rien pu faire. Et pourtant, on devrait en avoir peur. Il s'est terré dans un chalet, tout seul, plus personne ne peut l'aider, il doit affronter deux justiciers masqués qui le traquent.
Mince, mais on dirait que c'est le gentil avec cette fatalité qui s'acharne sur lui.


Je voudrai épargner vos oreilles de cette fin au summum de l'originalité ! Dreamcatcher avait peut être la même fin, néanmoins, elle respire le dénouement parfait.
Là, tout est trop bâclé, trop facile pour être surréaliste.
Holly réduite au silence ; bien sûr, il ne va pas la tuer pendant qu'elle est encore inconsciente ; et Hodges pris en otage ; pourquoi faire ? Le méchant voudrait-il encore humilier une nouvelle fois le gentil alors qu'il les a dans sa coupe ?
C'est cela, rien de mieux que de contrôler Hodges par le bidule zappit.
Et évidemment ! Tout finit pour le mieux, c'est quand la situation semble la plus tortueuse qu'on finit toujours par savoir qu'elle va bien se terminer.
"CAPITAINE HOLLY ! CAPITAINE HOLLY !"
Ah mince, mon portable sonne, c'est Holly qui m'appelle, elle voudrait savoir quand c'est qu'elle va pouvoir encore dire au monde, regardez, je défie les lois de la logique !
Ah t'inquiète, mais avant ça, il faut un deus ex machina (légitime, c'est vrai), la sonnerie qui réveille Hodges de sa transe. Holly qui tire sur Brady (évidemment, elle était à côté d'un putain de flingue. Pourquoi on ne poserait pas un lance-roquettes juste à côté d'elle pendant qu'on y est ?
Et pourquoi on la mettrait pas dans le dos du méchant ?
Pourquoi ce crétin de Brady ne l'a pas enfermé dans une pièce ?


Tant de questions et si peu de réponses. Jérôme vient alors comme un con, finir la tâche où ils ont tous participé, l'union fait la force ! Le ridicule ne tue pas !
"Ce genre d'accent est ridicule et stéréotypé." Bah évidemment, débile, c'est l'intérêt de l'accent raciste de Jérôme ! Tu le disais pas ça dans ton bouquin Ça, pas vrai ? Un livre à des années lumières mortes de ce livre.


La fin finit (ah bon ?) sur la mort de Hodges, et ce qui est le plus triste dans cette histoire, c'est que Holly n'est pas morte, Holly est éternelle, Holly est venu sur Terre pour dire à la fin du livre le message le plus générique qu'on puisse faire.
"Le suicide, c'est pas bien."
Allez dire ça à Robert Ervin Howard, je suis sûr qu'il comprendrait parfaitement la situation.
"Si SK l'a dit, c'est que ça doit être vrai !"
Il y a trop de suicides dans le monde et SK pense qu'il en est le vecteur.
Eh bah, il a pas tout à fait tort. Ce livre provoque le suicide tellement il est mal écrit, tellement la morale est sirupeuse de malhonnêteté, tellement les personnages ont besoin de se faire planter un stylo dans l’œil, tellement les dialogues manquent vraiment d'esprit.
Vous savez quoi ? Pour que personne ne se suicide, on va finir (non sur le numéro de prévention contre le suicide, plutôt sur le mien) sur une version parfaite de la fin.


"T'as lu trop de romans policiers où le petit malin de privé fait parler l'assassin psychopathe jusqu'à ce que les renforts arrivent. Où jusqu'à ce que l'assassin baisse un peu sa garde et que le privé puisse l'empoigner et lui prendre son flingue. Mais je pense pas que les renforts vont arriver, et t'as pas l'air en état de pouvoir attraper un poisson rouge. Et puis, tu sais déjà quasiment tout. Tu serais pas là, sinon. Freddi a craché le morceau et - sans vouloir plagier Snidely Whiplash - elle va payer. Un jour ou l'autre... Mais pour Holly, c'est maintenant !"
La balle fusa et percuta le corps de Holly de plein fouet. Elle s'agita pendant un court moment, délivrant l'espoir que toute vie n'avait peut être pas quitté ce corps. Et pourtant, elle s'affaissa dans un soupir lointain.
Hodges détourna le regard et contempla le dehors hivernal, rien n'avait plus de sens maintenant, son cancer du pancréas pouvait attendre, il venait de perdre une allié proche.
"Alors tête de veau, on ne risque plus de me baiser maintenant. La dernière fois, elle m'a attaquée de dos, cette fois ci, ce n'est que pure retour à l'envoyeur dans toute sa grâce !"
Hodges n'écoutait plus, il savait que le moindre mot de sa part lancerait l'engrenage infernal qui verrait sa propre mort s'affichait sur l'écran de zappit interne dans son crâne. Game Over, Bill, tu peux mourir maintenant, tu n'as pas attrapé tous les poissons roses à temps.
Brady continuait de s'exciter sur place, sentant pour la première fois de sa vie, la mort de quelqu'un sur les mains. Le suicide, c'était le pied et pourtant, la mort d'en face, la mort digne avait fait son effet sur ce derviche infernal. Il tournoyait autour de la pièce, encerclant le détective de son bonheur divin.
Hodges sentit alors que les sauts de l'assassin à travers la pièce venait de se terminer juste derrière lui, il avait sentit quelque chose.
"ET C'EST UN HOME RUN !"
La sonnerie venait de brouiller l'esprit de Brady pendant un court moment.
Hodges sentit une deuxième balle fuser à côté de son oreille droite, son portable explosa dans sa poche, libérant une multitude de morceaux, de tissus, mais aussi une partie liquide. Son sang.
La blessure lui provoqua, à sa surprise générale, une nouvelle crise cardiaque.
Il s'effondra sur le sol en chêne, sous les yeux malicieux de l'ancien docteur Babineau.
"Dommage que tout se termine avec une crise cardiaque, la boucle est bouclée, tu ne trouves pas ?"
Hodges respirait de manière saccadée, à chaque souffle meurtri, la vie s'échappait de la gorge de ce vieil homme.
Sachant que Hodges ne lui poserait plus de problème, Brady se dirigea vers les vitres, il sentait une nouvelle perturbation venir déranger son plan. Cette perturbation se matérialisa sous la forme d'un monstre mécanique, et à ses commandes, le noir dégingandé.
Les lumières illuminèrent le salon, éblouissant le détective mourant qui eut le malheur de lever les yeux entre deux spasmes respiratoires.
Le vacarme permit à Brady de se replier derrière un comptoir en bois.
La fin est proche ! pensait-il dans son coin du bar, à compter les dernière munitions qu'il lui restait, une, deux, trois, quatre...
Pendant le décompte, le bruit du véhicule s'arrêta, remplacé par le bruit d'une portière et qu'on referme. Jerôme accourait car il sentait que c'était la fin, Barbara lui avait dit avant de partir qu'Holly était morte.
Déstabilisé émotionnellement, il ouvrit la porte du chalet d'un rapide coup de son bras droit, et ce qu'il vit le figea pendant un instant.
Hodges reposait sur le sol, il s'était allongé et on pouvait voir que son coeur battait ses derniers instants.
Holly, quant à elle, se trouvait au fond de la pièce, son corps reposait paisiblement. Pour la première fois de sa vie, son cerveau n'était pas soumis au stress, il était calme. Aussi calme que pouvait l'être un défunt dans une tombe recouverte.
Jérôme cria de tristesse puis le cri se mua en plainte rageuse.
Cela suffit à l'ex Babineau qui prit appui sur le bar afin d'asséner deux tirs à l'endroit où il sentait que Jérôme se trouvait.
Les deux balles partirent traverser l'espace béant où se trouvait auparavant les fenêtres pour atterrir dans la neige, près de son véhicule chasse neige.
Jérôme plongea en direction du canapé, évitant les deux tirs mortels. Il préparait son arme qu'il avait proche de lui. Ses larmes commencèrent à couler, à un moment où il avait désespérément besoin d'une clarté visuelle parfaite.
"Alors petit nègre ? Tu es le dernier de la liste ! Le dernier petit nègre de cette histoire à rallonge. Après toi, t'inquiète pas, j'irai tuer cette salope de Freddi Linklatter, puis, ta famille, et en dernier Barbara que je ferai se suicider du haut d'un immeuble. Ce serait parfait, tu ne trouves pas ?"
Jérôme n'était pas inflexible à ses provocations, néanmoins, il chercha quelque chose sur laquelle reposer son esprit. Une image. Et ce fut sa sœur qui lui apparut à l'esprit.
Il affermit sa poigne sur son arme, et se prépara pour l'assaut final.
Brady savait qu'il aurait dû mal à le tuer, surtout avec la différence d'âge.
Il vit alors qu'un bon nombre de bouteilles reposait en dessous du comptoir.
En s'emparant d'une puis de deux, il savait que la fin devait se finir en apothéose. C'est pour cela qu'il jeta deux bouteilles en direction du canapé, une se brisa dessus, l'autre tomba près des pieds de Jérôme.
Babineau sortit de sa cachette et visa les trainées d'alcool mais Jérôme eut la même idée que lui, les deux tirèrent, la balle de Brady enflamma le sol devant le canapé d'un feu explosif et purificateur tandis que la balle de Jérôme toucha Brady dans la joue.
Enfoiré ! pensa Brady, Il m'a eu !!!
Le docteur contrôlé prit la fuite, il n'avait vraiment pas envie de mourir maintenant, surtout pas maintenant.
Jérôme vit que les flammes prenaient rapidement du chemin bloquant la sortie, et le couloir que Brady avait pris pour s'enfuir.
Dans un dernier accès de courage, Jérôme essaya de sauver Bill Hodges que les flammes commençaient déjà à lécher son visage.
Il traversa les flammes, se brûlant sur de nombreuses parties de son corps. Ses mains n'étaient plus que deux cloques fumantes quand il prit dans ses bras le détective cardiaque.
Le chemin de sortie fut ardu, beaucoup de flammes grimpaient sur les murs, et le sol était recouvert d'étincelles qui brûlèrent les chaussures de Jérôme.
Dehors, la nuit était froide, mais pas assez pour soigner les blessures de Jérôme, qui crachait ses poumons.
Hodges faisait de même, il n'en avait plus pour longtemps.
C'est alors que Brady les rejoignit, tel un serpent malicieux, une main sur son flingue, l'autre sur sa bouche ensanglantée.
"On dirait bien ... " disait-il entre deux glougloutements "...que la fin a encore changé."
Hodges ne l'écoutait pas, il savait que le tueur à la Mercedes était là, mais son cerveau refusait de le croire encore vivant.
Jérôme avait perdu son arme au moment où il décida d'aider Hodges. Sa naïveté le fit croire que Brady n'allait pas revenir et pourtant c'est ce qu'il fit.
Une balle vint se ficher dans le dos de Jérôme qui n'eut pas le temps de se retourner, la balle transperça son poumon endolori, c'était la fin.
"C'est à ça que resse.... " Brady cracha des litres de sang sur la neige blanche. Il reprit son souffle et tenta de rester en place mais il échoua.
Hodges respirait à travers un entonnoir, il sentait que la neige qui recouvrait son visage, devenait de plus en plus froide à mesure que les flammes du chalet gagnait en intensité.
Il tourna la tête et vit que Jérôme était parti sans un bruit.
Brady rejoignit Holly et Jérôme dans un silence religieux, ne pouvant plus respirer, il s'affala dans son sang, son visage stoïque regardait maintenant Hodges dans les yeux.
Hodges se retourna peu à peu, et sut qu'il ne mourait pas de sa crise cardiaque, mais de la tristesse. La tristesse corrompait son âme, tout son corps était emprisonné dans cette rigidité dépressive. Son pancréas, les brûlures, son cœur, restèrent impuissants face à l'inexorable fin qu'annonçait celle de l'espoir chez le vieil homme. Comme trois armées dans un champ de bataille, ils tirèrent leur révérence.
Le détective Bill Hodges mourut en ne sachant pas que sa fille lui avait envoyé un message.
"Bon anniversaire, Papa !
70 ans et toujours la pêche !"


30 août 2015.


Alors ? Je pense qu'on vient de quitter Kingtopia.

Diegressif
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le 12 févr. 2019

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