Fairyland
7.8
Fairyland

livre de Alysia Abbott ()

Si tu vas à San Francisco (pense à prendre des capotes)

Après la mort de sa mère dans un accident, Alycia Abbott a déménagé à l'âge de deux ans avec son père en plein coeur culturel de San Francisco, dans le quartier de Haight-Ashbury. Elle y a grandi de 1974 à 1988 parmi les amis et les amants de son père, traînée dans les séances de lecture de poésie, immergée dans le monde littéraire et militant. Elle a vu les vagabonds hippies remplacés par les sans abris punks amateurs de drogues dures, qui s'étalaient sur les trottoirs et se battaient sous sa fenêtre. Elle a vu la foudroyante hécatombe des jeunes homosexuels contaminés par le sida, et a accompagné son père pendant la dernière année de sa vie, 1992.


De 1988 à 1991, elle était partie étudier à New York puis à Paris.
Sur cette période, le livre se consacre surtout à l'autoportrait de l'auteur (déprimée). Livrée à elle-même, elle n'a rien de très intéressant à dire sur son environnement, car elle ne bénéficie plus de l'implication paternelle dans les milieux culturels. Seules les lettres de son père nous informent de l'évolution des circonstances éprouvantes de son existence, et de la solidarité qui s'organisait, "remède" contre une mort solitaire doublement accablée par la maladie et le jugement moral d'une Amérique qui "renouait avec ses valeurs" (et dont les accès de haine étaient nourris par la terreur de la contamination).
Le dojo de méditation zen où il se rendait le convia à participer à la mise en place d'un centre de soins palliatifs, dans lequel il vivrait plus tard ses dernières semaines. Il s'agissait d'une des initiatives civiles prises en l'absence de mesures gouvernementales pour assister des malades qui pour la plupart ne bénéficiaient d'aucune assurance santé, et dont la maladie constituait souvent un coming out qui pouvait provoquer le rejet familial et le véritable abandon dans le caniveau.
Dans les années 1990, les inhibiteurs de protéases ont transformé le sida en maladie chronique. Seuls les survivants ont le souvenir de l'impact de l'épidémie initiale.


Je voulais connaître les étapes de la transformation du havre de paix des hippies en repaire de bobos...


Par ailleurs, ce livre m'a confirmé que les femmes pouvaient pisser debout.

ChatonMarmot
6
Écrit par

Créée

le 14 janv. 2020

Critique lue 163 fois

4 j'aime

2 commentaires

ChatonMarmot

Écrit par

Critique lue 163 fois

4
2

D'autres avis sur Fairyland

Fairyland
CorinneLacaze
9

BELLE HISTOIRE DE VIE

Sur fond de l'histoire d'un père, poète homosexuel qui doit élever seul sa fille de 2 ans suite à la mort de sa femme, on découvre dans ce livre, très bien documenté, l'univers de la communauté gay...

le 18 avr. 2017

3 j'aime

Fairyland
dodie
8

Critique de Fairyland par dodie

L'auteur nous livre ce récit autobiographique vingt ans après la mort de son père. Steve Abbott était un poète homosexuel engagé. Dans les années 70, à la mort de sa femme alors qu'Alysia n'a que...

le 18 sept. 2016

3 j'aime

Fairyland
Fromtheavenue
9

récit d'une intensité bouleversante

Alysia Abbott est la fille du poète américain Steve Abbott. Elle nous raconte sa vie auprès de ce père homosexuel qui, suite à la mort accidentelle de sa femme devra l'élever seul dans le San...

le 23 août 2016

2 j'aime

Du même critique

X-Men : Dark Phoenix
ChatonMarmot
2

Pas de cul pour le MCU

**Pinacle tragique des X-men de Chris Claremont, inaugurant une vague de débauchages anglais par l'écurie Marvel, la transformation de Jean Grey en Phénix Noir et la mort de l'Elektra du Daredevil de...

le 5 juin 2019

52 j'aime

55

Midsommar
ChatonMarmot
10

All you need is love...

Ari Aster continue d'exploser les limites du genre horrifique. Il propose un renversement de perspective, une expérience psychédélique et philosophique. Son but est de nous faire entrer dans la peau...

le 1 août 2019

42 j'aime

127

90's
ChatonMarmot
5

futurs vieux cons

Un film qui rend compte de la vie familiale et des rituels initiatiques d'un jeune garçon dans le milieu du skateboard ; ce qui sans être pour moi très captivant, m'interpelle sur un point : le...

le 31 mars 2019

29 j'aime

24