Ecstasy
6.7
Ecstasy

livre de Ryû Murakami (1993)

Cinquante nuances de Grey des schlagues

Curieuse de lire autre chose, de sortir de mes sentiers habituels, je me suis penché à tout hasard sur les rayons de la littérature nippone à la bibliothèque. Je connaissais Murakami de nom, des collègues et amis m'en avaient parlé, généralement pour me dire qu'il se lit bien mais sans effusions. Pour commencer mon initiation j'ai choisi le triptyque dont Ecstasy est le premier tome, un trio décrit comme "un monologue sur le plaisir, la lassitude et la mort". Plutôt alléchant pour moi qui aime la langueur, les psychologies complexes et borderlines. Pour la lassitude, cette œuvre remplie parfaitement son rôle de ramassis de littérature bas de gamme dont le seul intérêt est de vendre en casant un maximum de "chatte", "branler" et "cocaïne". Avec cet ouvrage, Murakami est au Japon ce que Beigbeder est à la France. A l'instar de son homologue français dans Nouvelles sous ecstasy, Monsieur Murakami a fait l'expérience de la drogue et éprouve le besoin irrépressible de le hurler au monde entier because c'est trop badant de se défoncer et d'aller fesser des petits derrières soumis à la peau laiteuse. Un ramassis de clichés version émission du dimanche soir sur M6 sauce champagne-coco et sado-masochisme. Une succession de scènes de too much, des personnalités vues et revues qui sonnent creux. En gros le mec beau gosse qui baigne dans le succès qui se laisse perdre par la schnouffe et sa maîtresse qui est partante pour maltraiter des filles naïves dans leurs plans à trois, jusqu’à ce que débarque celle qui va tout bouleverser. Chaque page m'a fait lever les yeux au ciel tellement tout était prévisible et vide de sens à l'instar de ces gens que tu ne connais pas, que tu croises en soirée et qui ont besoin de te clamer haut et fort que oui ils ont déjà pris de la drogue et que ça les rend so cool.
Mon idée de base était de m'accrocher et de lire les trois ouvrages pour me faire une idée plus large de cette saga, mais à quelques pages de la fin du premier tome, j’abdique lâchement car je me rend compte que ce serait mon masochisme à moi que de m'imposer les deux autres volumes.

Bref ce livre m'a laissé le même arrière goût qu'une conversation en after un dimanche matin. Desséchée, en train d'écouter le mec à côté de moi essayer de me laisser pantoise d'admiration en me listant tout ce qu'il s'est enfilé dans le pif depuis vingt-quatre heures et toutes les filles qu'il s'est faites ces dernières semaines.
Dommage pour la débandade (ça doit être les effets de la cocaïne), l'idée était bonne mais le côté prétentieux et la mauvaise qualité du produit ont rendus la descente douloureuse.

CharlieDiMedici
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le 14 oct. 2019

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