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Incontournable Mars 2021


Un album vraiment idéal pour traiter des enjeux climatiques auprès d'un lectorat plus âgé, surtout avec son chevauchement graphique entre BD et album plutôt inusité.


En page de garde, vous verrez un panorama désolant: dans une vaste étendue défraîchie, on y voit un peu partout des monocultures de palmiers ( pour produire de l'huile de palme), des villes, des zones déforestés et deux petits îlots de verdures éloignés l'un de l'autre. Dans ces deux îlots, il y a des communautés d'éléphants.


Mimpi est une jeune éléphante. Ses aînés racontent qu'autrefois, les éléphants avaient de grands espaces pour bouger. Malheureusement, dans leur course furieuse au profit, les hommes ont fait de véritables ravages dans la région et ce faisant, on diviser les éléphants en les confinant dans de petits espaces verts. Des aînés formulent le souhait de pouvoir côtoyer leurs amis et proches laissés dans l'îlot le plus près. Mimpi apprend que la raison de cet éloignement est expliqué par le risque d'exposition. En effet, les éléphants ont peur de sortir des îlots verts qui leur assure une certaine protection. Il leur faudrait un corridor de verdure pour relier les deux îlots. Mimpi a une idée, mais quand elle la soumet aux aînés, elle rencontre de la résistance et de la moquerie. En effet, pour réussir cette idée, cela implique de s'exposer dans les zones nues et elle prendrai trop de temps. Dépité, la petite éléphante trouvera cependant une écoute attentive chez d'autres animaux. Son idée est simple: en mangeant des fruits, leurs cacas contiennent des graines. Combinés au matières fécales, qui agit comme engrais, les graines pourraient donc pousser là où on sème les cacas. Le projet est alors adopté par plusieurs espèces, qui se mettent à déféquer entre les deux zones vertes. Hélas, il manque un élément essentiel: l'eau. Heureusement, les aînés, attendris et convaincus par l'ampleur du projet leur petite membre, prennent alors les choses en mains: à l'aide de leur trompe, ils aspirent de l'eau pour l'apporter sur les pousses. Bientôt, les plantes commenent à croître, le projet fonctionne. Bientôt, grâce à leurs efforts constants et leur soins, une luxuriante ( et protectrice) forêt relie maintenant les deux îlots. Les retrouvailles sont émouvantes pour les éléphants. Sur la page de garde de la fin, on peut donc voir la nouvelle verdure, ligne verte entre les plantations de palmiers et des villes.


Deux choses: Primo, l'espoir nait des projets simples, mais rigoureux et exigeant du temps. Nombre de projets à vocation reforestières ont vu le jour, et s'il aura fallu des décennies parfois, ils sont viables et font des miracles. Planter des arbres est donc en apparence simple, mais il constitue une voie sure pour l'avenir et la lutte contre les changement climatiques. Dans l'album présent, ces projets sont d'autant plus importants qu'ils sont destinés à regarnir les zones habitables de certaines espèces menacées ou géographiquement restreintes.


Secundo, l'avenir repose en grande partie sur notre Jeunesse et elle a voix au chapitre, comme les adultes, sinon plus, puisque c'est à eux que le monde va revenir un jour. On a une fâcheuse manie de prendre nos jeunes pour des imbéciles qui n'ont pas assez de maturité ou de jugeote pour formuler des idées intéressantes ou s'impliquer sur des enjeux. Pourtant, chaque nouvelle génération nous prouve que nous avons tort de les prendre de haut ou de les reléguer au statut de "jeunes". C'est de la discrimination basé sur l'âge, de l’âgisme. C'est particulièrement évident en observant les adultes indolents sur la question environnementale, alors que des acteurs sociaux de plus en plus jeunes prennent les choses en mains, faute d'initiatives des plus vieux. Pléthore de scientifiques, écologistes et autres spécialistes sont pourtant sur le cas du réchauffement climatique et des enjeux environnementaux depuis des décennies. Heureusement que ces jeunes les ont prit aux sérieux, pas vrai? Bref, il faudra bien reconnaitre l'apport riche de notre jeunesse, puisque chaque nouvelle génération semble plus consciente que la suivante. C'est dans l'ordre naturel des choses, il faut dire.


Graphiquement, on a un peu de la BD avec ses cases et ses bulles, mais certaines pages relèvent plus de ce que nous voyons en album jeunesse, avec des illustrations pleines et des panoramas. Le style de l'autrice-illustratrice m'évoque le graphisme propre, réaliste et aux couleurs relativement uniformes de Gilles Bachelet ( surtout qu'il a lui aussi fait des illustrations d'éléphants).


Vu les sujets et les concepts écologiques évoqués, je pense que cet album serait idéal pour le second (8-9 ans) et troisième ( 10-12 ans) cycles primaire, et pourquoi pas les ados? Un bel ajout à mettre dans une bibliothèque de classe ou d'école.


Pour un lectorat du second cycle primaire, 8-9 ans+

Shaynning

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