A lire, à saisir, à dévorer, à attaquer, à rêver, sans modération.

"Ce n'est pas par dégoût de l'existence qu'il se drogue, non, c'est peut-être plutôt par amour de la vie, puisque ses sensations, ses amours, ses coucheries, ses joies et ses peines sont décuplées"
Demain Berlin, comment dire ? Jeune auteur de 23 ans à peine sorti des études qui nous livre un second livre (le premier étant "Zenith Hotel" qui a remporté le Prix de Flore en 2012) exprime avec beauté et violence sa vision du monde et notamment de la vie tel qu’il la perçoit.
A travers les 3 personnages principaux du livre (Tobias, Armand et Franz) c’est en fait l’expérience de l’auteur lui-même qui nous est rapportée. Sorte d’autobiographie sous couvert de personnages fictifs. Il nous traîne tour à tour entre ces différentes vies qui vont se mêler, l’endroit de la rencontre étant évidemment Berlin. Nous les suivons depuis l’enfance jusqu’à la chute dans les drogues dures et le monde de la nuit. Un récit palpitant, des personnages attachants et atypiques, certaines envolées lyriques remarquablement bien ficelées, un fil de lecture jamais perdu: on accroche.
Représentatif de cette génération préférant fuir les problèmes et l’horreur de la vie moderne, il nous emmène sans que l'on puisse résister jusque dans les plus connus, les plus sombres, les plus minimalistes et électroniques boites de nuit berlinoises, les squats, la drogue coule à flot, l’amour est facile, la vie est facile, la jouissance encore plus… jusqu’au moment où, la réalité, forcément le rattrape. Finalement c’est une fuite nous entraînant dans un tourbillon duquel on peut ne jamais sortir ; une vie de sensation et de palpitation, une vie où la reconnaissance sociale n’est pas le but, une vie de plaisir orgiaque, de décuplement des sens et de l’ouïe. On a envie d’être à ses côtés, de danser 36h durant et de vivre au maximum le temps d’une soirée, le temps d’une année, le temps d’un battement de cils.
Il fuit la modernité pour finalement se retrouver en son cœur et l’accepter. Récit initiatique, le TGV n’est pas loin, mieux vaut vite sauter dedans, oublier le quotidien pluvieux, s’enfuir vers des paradis artificiels quitte à courir à notre perte.
Samourah
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le 11 avr. 2013

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