"Oh, ma pauvre Mathilde, mais la mienne était fausse... !"
Je lui mets 10 par sentimentalisme. Je l'ai tenu pour la première fois de ma vie dans mes mains à douze ans, en cours de français, et c'était mon premier Maupassant. Il fut suivi de bien d'autres. Maupassant était peut-être taré ; mais au fond c'est pour ça que je l'aime, lui et sa moustache. ET puis au dix-neuvième, bien que j'aime sincèrement la littérature de ce siècle, Maupassant est quand même l'un des auteurs les plus digestes. Pas étonnant que ce soit lui qu'on préfère étudier au collège.
En résumé, ce bouquin a été une révélation et m'a changée à jamais en fangirl éperdue de ce type. J'ai découvert l'humour noir et grinçant de Maupassant, sa plume élégante, son dédain évident de la classe paysanne, à travers des nouvelles aussi cruelles que la Parure, l'Ivrogne, ou marrantes comme le Crime du Père Boniface, ou bien encore fantastiques comme la Main. J'ai découvert sa misogynie teintée d'un certain amour pour ces créatures "au sourire de sphinx" que sont les femmes. J'ai découvert un auteur qui se démarquait des mouvements de l'époque en imposant sa vision cynique, folle, cruelle, de la société dans laquelle il évoluait et dont il aimait souligner les zones d'ombre - avec, encore une fois, une vision très biaisée des classes populaires à l'inverse d'un certain Zola.
Les nouvelles sont assez courtes, la plume ne s'embarrasse pas trop de descriptions inutiles, le récit se suit vite et bien. Ça se boit comme du petit lait. J'ai en particulier aimé le père Boniface, le Parricide et la Parure.
J'ai du lire ce recueil au moins cinq fois. Toujours avec un petit sourire en coin.