J'ai trouvé un rôle de figurant dans Connemara

Il est des livres pour lesquels vous avez parfois une certaine appréhension, la peur de passer à côté, ou bien d’être déçu après avoir lu et entendu tant d’éloges à leur sujet. Après une première tentative rapidement infructueuse – pas le bon livre au bon moment – j’ai laissé de côté Connemara avant de le reprendre quelques semaines plus tard, dans des dispositions plus appropriées.
C’est ainsi que j’ai pu apprécier cette fois à sa juste valeur toute la puissance, la richesse et la profondeur du récit de Nicolas Mathieu, toute la qualité de son style à travers une histoire qui m’a forcément touchée étant donné que j’en étais presque un personnage secondaire.
Chaque ville, chaque lieu, chaque rue, chaque rond-point ou carrefour mentionné a évoqué en moi des images bien réelles, des souvenirs. Difficile alors de ne pas se projeter entièrement dans cette histoire, de ne pas se retrouver comme "un figurant" de cinéma dans tel ou tel chapitre, de ne pas voir à travers certains personnages, des gens que l’on a connus ou croisés au cours de sa vie à Epinal où Cornécourt alias Golbey.
Un roman sur lequel je ne m’attarderai pas car tant de choses ont été dites et bien dites à son sujet, sur la manière notamment dont Nicolas Mathieu parvient à dresser un portrait sociologique de notre époque à travers l’intimité de personnages ordinaires qu’il rend aussi complexes que passionnants. Des hommes et des femmes dont il déroule l’existence avec beaucoup d'empathie et sur lesquels on sent le poids du temps qui passe.
Un roman qui, de par sa construction, avec ses longues séquences décrites avec beaucoup de précision, a cette faculté d’amener immédiatement dans la tête du lecteur des tas d’images, de transformer les mots en cinéma mental.
Rien que pour ça, on n'est pas prêt de l'oublier ce livre !

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