Eh minou, tu m'attrapes un bon paquet de chamallows histoire qu'on aille se caler le cul en forêt ? J'te parie mon billet que tu vas être gagnant niveau frissons. On ira même jusqu'à faire péter le thermomètre de l'angoisse et des bouts de peau des doigts bouffés au fil de l'histoire.


Cap ?


L'histoire se passe dans la région de Québec en plein été 67, pendant le summer of love et sous la coupe de Procol Harum et des Beatles.
Les vacanciers à moitié anglais et à moitié français vivent leur été comme n'importe quel prolo, la petite Andrée y compris.


La gosse à une douzaine d'années et vit dans l'ombre d'un duo d'adolescentes un peu plus âgées qu'elle, les jalousant, les enviant, comme ces héros de l'enfance qui n'aparaissent pas dans les médias, mais dont on aimerait échanger leur vie avec la notre pendant au moins une journée, juste histoire de tester l'effet que ça fait d'être "populaire".


Plane également sur cette région, une sorte de légende sauvage, un fantome qui se serait foutu en l'air pour une histoire d'amour. Un fou furieux, un trappeur, un type avec qui t'as pas vraiment envie de faire copain-copain si tu veux mon avis.


Le truc c'est que les deux petites nénettes vont être retrouvées assassinées, piégées avec les outils de Pete Landry (le fantôme, si tu veux tout savoir).


Va alors se déclencher une battue, des suspicions musclées, des relans maternels venant du fond des tripes, tout ça dans une ambiance qui fait un peu penser à Twin Peaks. En somme, un truc brumeux, joli pendant la journée mais qui te fait te chier dessus quand la nuit commence à tomber.


Le ton est génial, c'est québécois et la langue n'a pas été touchée, ce qui détonne complètement des choses que j'ai pu lire. Le mélange entre l'anglais et le français se fait à merveille, on a quasiment l'impression de se mater un flip movie téléchargé en version canadienne, mais pour une fois ça t'nique pas du tout le scénar'.


Les passages ayant Andrée pour narratrice sont géniaux. On voit bien qu'à 12 ans, on lui fait pas à la môme, pas la peine de se foutre de sa gueule avec des galipettes d'adultes, elle est pas née de la dernière pluie, et elle aussi à envie de prouver qu'elle existe.


Voilà de quoi vous faire passer une sacrée bonne soirée. Un conseil, attachez bien vos volets, ça vous évitera de bondir si le vent se met à vouloir jouer avec vos nerfs, déjà bien mis à l'épreuve par ce roman noir de qualité !

LouKnox
8
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le 3 juin 2020

Critique lue 84 fois

Lou Knox

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