Un peu trop beau, le Bel-Ami…
Bel-Ami, c'est le récit dont je n'attendais pas grand-chose en l'ouvrant. Je savais juste que c'était un ouvrage «classique» de la littérature, et qu'il avait été écrit par Maupassant.
Et bien force est de constater que ce roman présente un bilan nuancé.
Sa plus grande force est incontestablement le portrait fidèle de la vie parisienne de cette époque, avec moult détails sur la manière dont tous ces personnages mènent leur petite existence propre. Une véritable fenêtre ouverte qui nous permet de ressentir de manière fragrante tout cela.
D'un autre côté, au niveau du récit, c'est relativement ennuyeux. On entend souvent parler du phénomène Mary-Sue, lorsque l'on parle d'un personnage féminin idéalisé à l'extrême, sans aucun défaut, qui rend du coup l'intrigue beaucoup moins intéressante. Et bien étrangement, Bel-Ami est l'exemple type de la Mary-Sue masculine. Allez, il est tellement parfait qu'il arrive à séduire toutes les femmes qu'il désire, sans aucune exception? Aucune ne lui résiste, la chance lui sourit constamment, il arrive à ses fins sans aucun réel défi de la part du destin.
Ceci sera sans doute mon plus grand regret envers ce classique : le manque d'implication du lecteur dans un récit qui semble vouloir uniquement dresser un tapis rouge doré vers les plus hauts sommets qu'atteindra ainsi Bel Ami, sans autre forme de réelle opposition. Le style est intéressant, et les personnages plutôt bien décrits (même s'ils manquent de profondeur et de développement), mais c'est vraiment au niveau de l'intrigue que cela blesse.