Publié sur L'Homme Qui Lit
J’avais découvert Alexia Stresi avec son premier roman Looping, paru chez Stock déjà en 2017. Quatre ans plus tard, alors que ma libraire me parle de ses récents coups de cœur, elle me tend Batailles en même temps qu’elle m’explique pourquoi elle a adoré.
Rose est une jeune sage femme qui voit sa vie bouleversée par la disparition soudaine de sa mère Brigitte. Bouleversée, ça veut dire qu’elle n’est plus capable d’assister à un accouchement sans faire un malaise, que l’abandon de sa mère partie sans laisser de traces en demandant à ce qu’on ne la retrouve pas l’empêche de se sentir complice de la création de cette filiation qui l’a trahie.
Alors Rose change de vie, cuisine, se soigne avec Rémi son amoureux, et alors qu’elle avait juré que non, jamais, la voilà maman de deux jumelles.
Un beau jour, c’est un fait divers sordide qui viendra remettre la douleur dans la vie de Rose, sur cette cicatrice qu’elle avait oublié. À Berk, le corps sans vie d’une très jeune enfant noire est retrouvé, et pour Émile qui l’a découvert comme pour le gendarme qui débute l’enquête, c’est une déchirure, surtout lorsqu’ils découvriront les circonstances du drame.
La première partie du roman essentiellement tournée vers la découverte de cette petite fille sans vie à Berk m’a beaucoup touché, et tandis que je lisais au cœur de la nuit, j’avais les yeux rougis de larmes. Batailles est un beau roman sur la filiation, le déracinement, sur l’histoire de ces enfants de la Réunion qu’on a arraché à leur famille pour repeupler la Creuse. J’ai été moins emballé par la seconde partie du roman, mais l’écriture est belle et j’ai été heureux de retrouver cette autrice sensible que je continuerai de lire.
Batailles, d’Alexia Stresi a paru aux éditions Stock le 6 janvier 2021. Service de presse numérique obtenu via NetGalley.