J’ai posé le livre après avoir lu la dernière page, avec le sentiment d’avoir envie de le relire. Écrit dans un style simple et enlevé, ce roman n’en est pas moins profond et dénonciateur. Un requiem contre la guerre, contre ceux qui la provoque, contre ceux qui en profite. Une piqure de rappel pour appuyer que toute guerre fait plus de victimes que les morts au champ d’honneur. Ce roman n’est pas un biotique car s’il s’inspire de faits réels, il met en scène des personnages fictifs. Le roman dépeint d’un oeil inquisiteur toutes les couches de la société. Pas une n’y réchappe et chaque tranche y est représenté. Albert, un simple comptable est témoin des méfaits de son supérieur. Ce dernier décide d’enterrer Albert vivant. Edouard le sauve avant d’être lui même défiguré. Albert restera à jamais parano avec une frousse bleue de Pradelle. Pradelle, personnage négatif, d’une pilosité quasi anormale et s’assimilant négativement au diable. Edouard, artiste, fils d’un riche banquier ne l’ayant jamais vraiment compris refuse toute prothèse et avec l’aide d’Albert et de Louise, se construira une nouvelle vie derrière les masques.
A eux 3, ils mettront sur pied la plus formidable arnaque de tous les temps. Albert dépouille son employeur et père d’Édouard provocant le scandale financier du siècle et la chute de Pradelle. Malgré ses masques et son génie créateur, Édouard alias Eugène Larivière ou Jules d’Éspermont ne retrouve pas une place dans la société. IL vivra les deniers jours de sa vie dans le faste avant de mourir sous les roues d’un véhicule conduit par son père. Sa mort peut être interprétée a la fois comme un accident ou un suicide puisqu’il ouvre les bras devant la voiture et le saut peut être le saut de l’ange qui monte au ciel.
Tout au long du roman la mort est présente. Cette, l’histoire débute à la fin du conflit mais malgré tout. On la sent la… L’auteur la décrit, elle est présente, elle a une odeur, une couleur, on la palpe.. (on ne sentait pas le pouls). Les poilus que l’on honore car ”Morts pour la France” mais cette France qui ne sait pas quoi faire de ses soldats vivant, démobilisés mais en marge de la société.
C’est donc une oeuvre puissante que Pierre Lemaitre nous offre..

Solona
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le 2 mars 2018

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Solona

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