En refermant ce livre, je me suis demandé si c’était bien cette même auteure qui avait signé « La fille du train ». Apparemment oui. Et même si ce dernier ne m’avait emballé qu’à demi, j’y avais trouvé deux circonstances atténuantes : une intrigue et une vague construction. Rien de tel ici mais Paula Hawkins vient d’inventer un genre nouveau ; le roman aquatique.
Nel s’est noyée dans la rivière. Jules, sa sœur (ben oui) revient sur les lieux de leur enfance pour s’occuper de Lena, la fille de Nel, sa nièce donc. Elle réalise alors que Nel, sa sœur, était occupée à écrire un livre sur toutes les femmes qui se sont noyées, volontairement ou pas, dans cette rivière. (Et cela commence très tôt car on y balançait déjà les femmes accusées de sorcellerie afin de voir de quel bois elles étaient faites et observer si elles flottaient …ou pas.) Or Katia, l’amie de Léna, s’est suicidée, là aussi, quelques semaines plus tôt. Mon Dieu ! Oui mais, parle-t-on de suicides, de meurtres, de noyades ? L’enquête s’annonçait palpitante…Oui, mais Nel s’est noyée, je le rappelle. Jules, sa sœur (ben oui) va-t-elle reprendre l’enquête ? Parce qu’il faut savoir, qu’enfant, Jules était moche et grosse et moquée de tous, y compris de Nel, sa sœur. D’ailleurs, elle lui en voulait tellement qu’elle ne lui répondait même plus au téléphone. C’est vous dire !
Cette histoire est un invraisemblable imbroglio de récits, de témoignages, de mensonges, de souvenirs, de vérités et d’omissions qui se croisent comme des racines dans un huis-clos essentiellement féminin où les personnages sont tellement nombreux que l’auteure a eu la bonne idée de les grouper par chapitre. Chacune a le sien, chacune a son histoire mais le récit n’en devient pas plus clair pour autant.
Remarquons également que dans ce thriller féminin, les rares personnages masculins, sont fourbes, lâches et menteurs. Message reçu.
On aura compris qu’en filigrane il s’agit moins d’une enquête criminelle que d’une quête de soi au travers de ses hontes, ses secrets et ses regrets. Mais que de détours pour y arriver. C’est long, c’est lent, c’est monotone et sans rythme – comme les méandres d’une rivière ? Bon sang mais c’est bien sûr –
Reste au crédit de ce roman, le soupçon de mystère un peu glauque qui entoure le petit village anglais et la fascination qu’exerce la rivière sur les âmes féminines.
A noter également que ce livre a reçu précisément plus d'éloges de la gent féminine que la nôtre. A noter simplement.

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le 17 oct. 2019

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