Bon, je vais essayer de ne pas redire ce qui est dans ma critique de Respire.
Qu'est-ce que l'amitié ? Où est sa frontière avec l'admiration, le culte ? Où est aussi sa frontière avec la haine ? Ces questions que Blanche aurait peut-être dû se poser lors de sa rencontre avec Christa, Amélie Nothomb nous fait réfléchir dessus.
C'est une histoire vielle comme le monde : la jeune fille solitaire voit en la fille populaire une idole, qui se sert alors du désespoir de sa victime pour devenir encore plus populaire. On a tous été adolescent, on sait tous que c'est une période dont on ne ressort pas indemne (et tant mieux, c'est encore pire si c'est le cas). On a tous vécu ce genre de relation de force, et on sait tous comment ça peut finir.
Pourquoi ici c'est différent ? Parce qu'encore une fois Nothomb a le talent d'être juste et drôle. Peu importe que l'histoire est prévisible, le but d'un livre n'est pas que de surprendre, mais aussi de divertir, faire réfléchir. Et avec Antéchrista c'est le cas. La bataille qui se joue entre les deux jeunes femmes est un feu d'artifice de répliques cinglantes et d'instants comiques - la scène de la galette des rois est priceless. Alors oui la fin est prévisible, mais on a l'habitude maintenant. Pour le reste, c'est un régal de cynisme de réflexions, les attentes annuelles sont honorées avec brio.