Nous retrouvons dans [Angor] la suite des aventures et des enquêtes de Sharko et de sa bien-aimée Lucie. Lorsque l'on est atteint par le virus, ces simples mots sont une bonne nouvelle.
Et le livre en lui même en est une seconde.
Car au vu des aventures qu'il avait vécut précédemment, le lecteur était en droit d'avoir quelques craintes quant à leur avenir.
Mais heureusement, pour eux comme pour nous, Thilliez met un peu la machine à poisse de côté. Certes tout deux se retrouvent encore et toujours dans des situations dangereuses, mais la sensation de To much qui flottait dans l'air -surtout après la disparition des jumelles Henebelle- s'évapore. Place au plaisir d'une bonne enquête menée par de bons personnages.
Et en parlant de personnage, si nous suivons toujours le duo de flic dans leur vie et leur boulot, Thilliez nous apporte du nouveau.
Tout d'abord, la jeune Camille. Puisque les tourtereaux ont plus ou moins la paix, il fallait bien une abonnée au drame. Enfin, aux coïncidences et aux faibles statistiques. Cette option choisit par l'auteur donne une certaine fragilité et une force à la gendarmette qui la rapproche évidemment de notre binôme du 36. Et cette fois ci, la chose est affirmée. Avec elle, il faudra chercher or des statistiques les plus probables.
Son arrivée dans l'histoire pourrait inquiéter les frileux du fantastique. Pourtant, cette explication de mémoire génétique est bien trouvée et donne à sa quête une seconde force. Ainsi, même lorsqu'elle agit de manière insensé -tout en le sachant- le lecteur peut comprendre pourquoi. Ses forces, ses faiblesses, sa rage et son semi désespoir nous sont bien amenés.
Seconde bonne nouvelle du côté des personnages, Bellanger se dévoile. Comme les autres membres de l'équipes, il n'était jusqu'à présent qu'un personnage secondaire. Nécessaire mais peu développé. Son implication dans l'enquête, ses ressemblances avec l'ancien Sharko et l'intervention de Camille sont trois éléments permettant d'en découvrir plus à son sujet, bonnes excuses pour qu'il s'épanouisse enfin en tant que personnage réellement présent dans l'oeuvre, ce qui ne gâche rien.
En ce qui concerne l'enquête en elle même, elle est à l'image des oeuvres précédentes : tortueuse, passionnante et sombre. Le tout est encore une fois très bien arrangé et Thilliez nous transporte, le temps de six cents pages, dans une enquête et dans des pays, des paysages qui absorbent aisément le lecteur.
Une bonne note donc, pour ce quatrième opus toujours aussi passionnant et qui prouve que Thilliez sait développer ses personnages quand il le faut et les laisser plus tranquilles lorsque c'est nécessaire.
Une bonne intrigue, un style prenant, des personnages attachant : que demander de plus ?