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Qui ne connaît Angélique ? Michèle Mercier, l'érotisme soft des années 1960, les aventures abracadabrantesques de la jeune et (très) jolie femme dans le Grand (?) Siècle ? Il ne sera pas question de cela ici.


Angélique


Angélique de Sancé de Monteloup est la fille d'un noble ruiné du Poitou. La première partie du livre nous conte son enfance sauvage, entourée de sa nombreuse fratrie, de son encombrante famille (au sens large), et de ses garnements de copains. Elle représente comme qui dirait l'archétype de la gamine qu'affectionnent bien des auteurs de fictions actuels : garçon manqué, qui préfère braconner dans la forêt, espionner aux fenêtres des châteaux (en escaladant la façade...) et partir à l'aventure, plutôt que d'apprécier les ouvrages de dames et la cuisine au feu de bois. Angélique, c'est une sorte d'Arya Stark ou de Mérida, avec moins de moyens financiers (sa famille est noble, mais sans le sou), et quelque soixante années d'avance. Tout celà n'étant pas sans risque, dans une France déchirée par la Fronde, envahie de brigands, et où Catholiques et Protestants se regardent en chien de faïence quand ils ne se tapent pas dessus. Angélique est aussi très (très, très, très...) belle, intelligente malgré son manque de culture, insolente et ambitieuse. Elle rêve de luxe et de revanche sociale. De garçons ? Un peu, mais pas tant que ça...


Tyrion Lannister


George R. Martin se serait-il inspiré d'Anne Golon lorsqu'il écrivit le mariage entre Tyrion Lannister et Sansa Stark ? Nous avons une très belle et très jeune fille, mariée de force à un homme plus âgé (mais pas vieux), infirme, défiguré (et dans les livres, dans les deux cas, vraiment défiguré, pas esthétiquement balafré comme à l'écran), débauché, intelligent, cultivé et extrêmement riche. Et cet homme, dans les deux cas, promet à la jeune épousée qu'il ne couchera avec elle que lorsqu'elle aura sincèrement envie de lui.
Hasard ? Euh...


L'arnaque


Très franchement, le mariage d'Angélique et de Joffrey de Peyrac, même s'il finit par déboucher sur un amour sincère, n'est au départ qu'un élément d'une belle arnaque, montée par Joffrey de Peyrac et Molines, l'intendant du domaine voisin. Peyrac et son associé convoitent la vieille mine désaffectée qui se trouve sur les terres des Sancé. Le père d'Angélique ne vend pas les terres familiales. Peyrac aura la mine s'il épouse la jeune fille. Logique dans un monde d'Ancien régime. Mis à part... Mis à part que la famille d'Angélique ne récoltera que des miettes des bénéfices de ce contrat, et que l'exploitation de la mine n'est, dans le fond, que la couverture d'une vaste entreprise de trafic de métaux précieux et de fraude fiscale. Non, le ténébreux Joffrey n'est pas un ange.
Pas plus qu'Angélique, d'ailleurs. Une fois très riche et très heureuse (plus dure sera la chute...), a-t-elle le moindre geste de solidarité familiale ? Non.


J'ai beaucoup aimé le livre. Il me semble bien documenté, et fait merveilleusement revivre l'époque de la Fronde, la vie paysanne sous Mazarin, les complots des Frondeurs, la haine religieuse et la vacuité des Grands. C'est un bon roman d'aventures historiques. Mais clairement pas un roman à l'eau de rose.


Et j'avoue qu'Angélique me crispe. Joffrey aussi, d'ailleurs.

lambertine
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le 13 oct. 2018

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lambertine

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