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Vera
6.7
Vera

livre de Karl Geary ()

Vera c'est le genre d'histoire d'amour pour laquelle ch'peux pas être objectif tu sais.


Le genre d'histoire d'amour qui correspond trop à l'image destructrice que je m'en fais, parce que planqué sous ma casquette, faut bien avouer que le romantisme noir pointe souvent sa tronche pour me lécher la partie du cerveau qui génère les émotions.


L'Irlande, enfin Dublin. Autant vous dire que vous allez bouffer de la claque sociale. Vera n'est pas qu'une histoire de cul qui termine mal, c'est aussi l'envie de sortir de sa condition sociale, avant toute différence ethnique ou sexuelle, comme si Dieu-le-père avait décidé de cracher par terre, que dans ce tas de glaires certaines personnes étaient nées là, par hasard, maudits dès la naissance, et dont il est impossible d'aller tracer sa route ailleurs.


Pour moi dans tous les bons romans ou toutes les bonnes nouvelles irlandaises, y'a toujours Brendan Gleeson qui joue un rôle. Et là je trouve que ça colle hyper bien avec le père de Sonny. Et Pete Postlethwaite dans le rôle du boucher, à cause de sa gueule paternaliste aussi dure qu'humaine. Et y'aurait Jessica Chastain parce qu'elle est bankable, mais que j'ai retrouvé quelque chose de Vera en elle. C'était beaucoup plus facile de placer ces tronches là plutôt que de s'identifier, et du coup de pas avoir envie de faire un remake de la fin de Thelma et Louise en refermant le bouquin.


Karl Geary m'a fait penser à la manière qu'à Gus Van Sant de suivre ses personnages, de les toucher du doigt pour les mettre en lumière mais de façon beaucoup moins chiante. Il y a un quelque chose d'Elephant dans la narration, à suivre Sonny, en le tutoyant comme un spectateur collé à son cul, alors qu'au fond on a un peu envie de lui foutre la paix, à cet ado bien sensible qui détonne dans tout ce fourbi irlandais des familles.


Sa rencontre avec Vera va rapidement glisser d'Elephant au film Restless, du même réalisateur (le truc où tu chiales comme une madeleine à la fin, en mille fois mieux que Nos étoiles contraires - que j'ai pas lu mais je m'en fous).


Vera fait figure de diamant brut, écorchée, d'un autre univers, qui débarque dans la vie de Sonny en faisant péter tout sur son passage, avec dommages collatéraux à la clé.


Bien sûr il y a les histoires de cul niaises, celles qui vous donnent envie de sortir de vos sushis pour aller acheter une bonne grosse dose de chamallows roses chimiques. Et puis il y a Vera.


Et moi je trouve que tout ça tu vois, ben c'est du joli joli.


Be kind, rewind, and read it.

LouKnox
7
Écrit par

Créée

le 1 juin 2020

Critique lue 64 fois

Lou Knox

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