Le bébé, la baby-sitter, les voisins, la boulangère, le policier, la mamie, les footballeurs, le magicien, la maîtresse, la chanteuse, le docteur, le président-directeur général, les dames de la cantine, mon ami Pierrot : tous à poil ! Et tous à l’eau !


Dans une société qui voit l’érotisme instrumentalisé à des fins mercantiles et les images pornographiques banalisées, Tous à poil, loin d’être provoquant, s’avère rafraichissant et roboratif.
Claire Franek a su en effet aborder la question de la nudité sous un angle enfantin et naïf, ce qui lui permet d’esquiver en toute nonchalance l’écueil de la vulgarité. Les illustrations de Marc Daniau, probablement faites à partir de pastel, revêtent des traits doucereux et des teintes sobres. Les corps dénudés en semblent baignés dans la chaleur, loin de toute crudité.


L’album aborde donc le tabou du corps avec légèreté, et c’est ce qui fait son prix. D’aucuns y liront peut-être un plaidoyer pour le naturisme, d’autres y verront sans doute un rappel bienvenu de l’égalité entre chaque individu. Car le vêtement est aussi un marqueur social. La fin de l’album nous présente tous les corps nus se baigner dans la même eau tandis que les animaux jouent avec les habits devenus désormais inutiles. Tout un symbole…

Thierry_Tohier
8
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le 29 déc. 2016

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Thierry Tohier

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