Tony Scott

Résumé : Tony Scott. L'homme à la casquette rouge, aux santiags customisées et au cigare vissé au bec, toujours entouré de somptueuses jeunes femmes bien balancées. Bref, un personnage en soi à l'attitude résolument rock'n'roll ; il était le premier d'ailleurs à qualifier son cinéma de punk. Les Prédateurs, son premier film, s'ouvrait déjà sur une séquence troublante mettant en scène le groupe de rock gothique Bauhaus, tandis que David Bowie interprétait l'un des rôles principaux. Mais c'est Top Gun, véritable fresque bariolée toute dédiée à la gloire des pilotes de chasse, qui fit sa réputation. Serge Daney qualifia le film de « pornographie patriotarde » relevant « à peine de la critique de cinéma » ; la messe était dite. Tout au long de sa carrière, on ne cessa de renvoyer Tony Scott à son style et à ses manières de faiseur présumé. Mais au fil des films, des succès ou des échecs, une œuvre commençait à poindre. Jours de tonnerre, Le Dernier Samaritain ou True Romance finirent par trouver leur public, en grande partie dans les travées des vidéoclubs. Et lorsque à l'instar de la VHS de nombreux cinéastes de sa génération disparurent des écrans radar au tournant des années 2000, Tony Scott connut lui une seconde jeunesse avec des films aussi importants que Spy Game, Man on Fire ou Domino. On commença alors à s'attarder sur son cas. À la mort prématurée du réalisateur en 2012, demeurait l'œuvre, définitivement émergée. Vous trouverez dans ces pages une évocation documentée des coulisses de cette œuvre, de l'arrivée d un pubard anglais à Hollywood à sa collaboration avec Quentin Tarantino ou Shane Black, sans oublier les figures tutélaires que furent Don Simpson et Jerry Bruckheimer. Et, de film en film, nous tenterons de mettre au jour la force indéniable de la démarche qui fut celle de Tony Scott, cinéaste plus cohérent qu'on n'a bien voulu l'admettre, ainsi que les puissantes percées thématiques qui ont porté son œuvre jusqu'au très beau Unstoppable.