Le pulp, plus qu’un genre, une religion…


Le nom vient en fait du papier sur lequel ces histoires étaient imprimées. De qualité médiocre fabriqué à base de wood pulp (pulpe de copeaux de bois), ces magazines se vendaient à petits prix et osaient aborder des sujets audacieux : science-fiction, fantastique, terreur, polar, romance mais aussi érotisme…


Les auteurs étaient payés au mot et se permettaient toutes les fantaisies ou presque. De grands noms de la littérature américaine ont commencé leur carrière par le pulp et déjà leurs récits étaient de très bonne facture. Autre particularité, les couvertures de ces périodiques étaient toujours très colorées et très suggestives. Ce point est, vous le verrez, capital dans cette chronique.


Je n’ai pas connu les heures de gloire de ces magazines, ils ont disparu après la Seconde Guerre mondiale mais après avoir lu Anatomie de l’horreur de Stephen King où il évoque son goût pour cette littérature, j’ai réussi à mettre la main sur des rééditions par J’ai lu de plusieurs recueils des Astounding stories, Weird tales, Wonder stories, Startling stories…. Et je suis tombée sous le charme de ces satanées histoires drôlement bien torchées. Je suis devenue fan, addict et j’en redemande encore et encore.


Alors bien sûr, un hommage rendu par 2 de mes auteurs préférés à ces récits ébouriffants et sans filtres aucun, ça c’était signe de wiiiiiiiiiiiiz et de waouuuuuh.


6 récits dans ce recueil, 3 de chaque auteur, 6 grands crus de la littérature horrifique :



  • La bouche de l’ancien : ben crotte alors, déjà qu’on aime peu aller chez le dentiste, là j’avoue je vais regarder le mien d’un autre œil. Pour ma part j’ai toujours trouvé louche qu’on se décide à faire un métier où l’on passe sa vie à plonger ses doigts dans des bouches pas toujours proprettes… je ne dirai rien sur les gynécos et autres proctologues… Notre pauvre héros va voir sa vie chamboulée après une visite qui s’annonçait difficile de toute façon. C’est bien fait, on ne met pas ses doigts n’importe où, NA !


    • Résonnances maléfiques : tout le talent de Graham Masterton au service d’une histoire angoissante et terrifiante. Les sons comme la musique n’adoucissent pas toujours les mœurs ! Tenez-le-vous pour dit. C’est bien fait, on ne met pas ses oreilles n’importe où, NA !


    • Zombio : AHHH travailler pour une compagnie qui vous envoie trimer dans des régions lointaines. Découvrir de nouvelles civilisations, la nourriture locale, les us et coutumes, les particularismes… et puis les ahhhhhhhhh les ohhhhh, on court, on court pour échapper… Oui échapper à quoi en fait ? AHHH la découverte puis l’horreur. C’est bien fait, on ne met pas ses pieds n’importe où, NA !


    • Le plus beau des cadeaux : ah l’ Amour, celui avec un grand A. L’amour qui provoque des papillons dans le ventre, qui donne des ailes, qui nous fait sentir puissant, celui pour qui on est capable de tout. Et bam… C’est bien fait, on ne met pas son cœur n’importe où, NA !


    • A l’aune de ta souffrance : la famille maintenant. Celle qui est parfaite, celle dont on rêve tous. Des parents aimants et une petite fille adorable. Parfois ça déraille… C’est bien fait on ne met pas ses espoirs n’importe où, NA !


    • Septisémie : (le titre est bien écrit ainsi) Tiens l’amour à nouveau (Graham Masterton décidément est un grand romantique). C’est toujours le même Amour avec un grand A, celui des papillons, des ailes etc… Mais voilà l’Amour est parfois un piège dont il est impossible de se défaire. C’est bien fait, on ne met pas son corps n’importe où, NA !



Chacun de ces 6 récits est terrifiant, trash, parfois teinté d’érotisme voire plus. Cet hommage vibrant au genre pulp est une réussite lumineuse.


Un immense merci à Christophe Huet pour ses nombreuses illustrations, chacune d’entre elles est un bijou de noirceur. Un diamant maléfique.


Et bravo à Christophe Corthouts pour ses traductions d’une immense qualité.


Ce recueil est un must have absolu. J’attends le suivant avec impatience !!!

ValerieDufourd
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le 2 sept. 2019

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