J'ai toujours eu un faible pour les ecclésiastiques dans les polars, sans doute depuis que j'ai lu l'affaire Prothero il y a déjà plusieurs décennies. Sœur Fidelma étant définitivement au sommet de mon panthéon et donc hors catégorie, je ne pouvais pas passer à côté de ce Sidney Chambers, vicaire de son état d'une petite paroisse à proximité de Cambridge. D'autant que ce bouquin a été écrit par le propre fils d'un ancien archevêque de Canterburry. Curieuse inclinaison de ma part, d'ailleurs, car dans la vie réelle, je ne suis pas particulièrement versé sur les bondieuseries.


Mais fi de cette posture introspective, passons aux choses sérieuses : bon, notre Sidney Chambers est ce qu'on appellerait dans la religion catholique un curé pop. Jeune, beau garçon, branché musique (fan de Jazz, le comble de la branchitude si l'on considère que l'action se déroule en 1953) et même gay friendly. Erudit et fréquentant le gratin. Et naturellement gentil, que dis-je bienveillant, plein de compréhension envers son prochain et très souvent enclin à se remettre en cause. Très introspectif, également. Décidément.


Très intuitif aussi. Car il va résoudre les énigmes policières sur des intuitions soudaines, qui proviennent souvent d'une conversation avec un tiers ou d'une situation banale dans laquelle il est impliqué. Un petit côté Adamsberg, mais en moins excentrique. En tous cas, on est très très loin des petites cellules grises. Mais en même temps, comme ce bouquin est en fait une sorte de suite de six nouvelles, difficile d'avoir des enquêtes très chiadées, puisque le tout fait 350 pages. Nouvelles d'ailleurs, pas tout à fait, puisque ces six petites histoires policières se suivent de très près chronologiquement et font parfois intervenir les mêmes personnages, du moins ceux de l'entourage du vicaire.


Vicaire qui est célibataire, mais apte au mariage puisque de religion anglicane. Et coup, ses atermoiements sentimentaux viennent ralentir un tempo qui, à la base, n'est déjà pas fou du fait du tempérament de son personnage principal. Car c'est là le défaut majeur de ce bouquin, au demeurant plutôt sympathique et très british, mais qui n'arrive jamais vraiment à emballer son lecteur. Enfin qui n'est jamais parvenu à m'emballer, moi. D'autant que la transition après chacune des cinq premières histoires, trop courtes, vient à chaque fois casser un peu le rythme. J'ai ainsi mis pas mal de temps à le terminer, même s'il me faut reconnaître que je l'ai lu pendant une période de déménagement, assez intense. On ne peut peut-être pas ainsi lui imputer le fait que je me sois endormi dessus à plusieurs reprises...

Marcus31
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le 18 févr. 2019

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