Drôle de titre à rallonge, que ce livre : "Preuves de conspirations contre toutes les religions et tous les gouvernements de l'europe, ourdies dans les assemblées secrètes des illuminatis, des francs maçons et des sociétés de lecture".
Curieux de connaitre les origines des préjugés actuels allant à l'encontre des différentes sociétés de lecture, je me suis dégotté ce vieil ouvrage (réimprimé) sorti pendant la révolution française, par un ancien membre de la franc maçonnerie écossaise.
Là s'établit les premiers doutes quant à la véracité des "preuves" avancées dès le titre : un ancien franc maçon pond un livre en pleine révolution française pour y impliquer ses anciens camarades ? Qui a dit que la publicité était moderne ? C'est un bien joli coup pour vendre son brûlot ! Qui malgré son contenu désolant a perduré pendant plus de deux siécles.
L'homme est sans aucun doute outré par la position prise par les sociétés de lecture à cette époque (j'y reviendrai, le changement apporté par la première république en France fait peur chez tous les réactionnaires de l'époque). Mais ce qui surprend avant tout, c'est le complet décalage entre le titre et le contenu. Dès lors qu'on nous annonce des "preuves", on s'attend à ... des preuves... et, ou, un raisonnement logique.
Ce qu'on y trouve, ce n'est ni plus ni moins que les élucubrations d'un homme qui a quitté sa société de lecture suite à des différents personnels avec les autres individus. On y lit alors tout le mépris que l'auteur a pour les membres qu'il a fréquenté, les obscurs écrivains de l'époque qui ont sombrés dans l'anonymat aujourd'hui.
Des sociétés de lecture elles mêmes, on n'y retrouve que certaines notes internes (qui font parfois plusieurs pages), sur lesquelles l'auteur s'indigne de la laicité avancée dans ces associations de l'époque, prend en horreur la liberté de la presse (A propos d'un texte de l'Union Germanique, chap III : "Le papier A renvoie, sur le sujet en question, à une dissertation imprimée, sans nom d'auteur, sur la liberté de la presse et sur les bornes auxquelles elle doit être assujettie. c'est un des ouvrages les plus licensieux qui aient jamais paru sur cette matière, non seulement en ce qu'il excite l'homme à publier, avec une liberté illimitée, tout ce qui lui passe par la tête (...)") et lance à tout va des attaques ad hominem.
Un ouvrage rempli de réthorique malsaine (pléonasme) traitant de sociétés de lecture qui ont disparues/évoluées, ouvrage donc sans grand intérêt, mais qui pourtant semble le départ d'une lutte entre religions et sociétés de lecture (notez mon sophisme, Robison use de réthorique, j'en use alors dans ma critique de son livre!). Ce qui a peut être contribué, dans l'opinion publique qui n'en a vaguement lu que le titre et qui, à force d'endoctrinement est devenu une légende urbaine, à maintenir un rejet d'associations forcément imparfaites, mais loin d'être diaboliques pour autant.
A lire si on a plus rien d'autre à lire.
TirnamBeo
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le 25 mars 2014

Critique lue 71 fois

TirnamBeo

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