Annoncé comme le premier volet d'une trilogie, Paris la nuit peut toutefois se lire indépendamment des autres titres (seul Balancé dans les Cordes est disponible à la date de cet article). L'histoire forme un tout, avec un début et un dénouement, conclut en 126 pages.
La capitale fournit la ligne directrice de cette suite, pour l'instant inachevée. Pas le Paris des touristes, la ville musée et ses cabarets aux enseignes criardes. Plutôt le Paris des voies de traverse, des chambres sordides, des bars de nuit aux arrière-salles enfumées et des boulevards nocturnes. Un univers beaucoup plus prosaïque, bien éloigné des clichés glamours. L'univers quotidien des petites gens, une foule bigarrée et anonyme, entre travail chagrin, débrouille et délinquance.

On suit l'itinéraire d'Abe et de ses potes, petits délinquants embarqués dans la spirale de la toxicomanie, de l'alcoolisme et de l'autodestruction. Un désert culturel en toile de fond pour une existence ne se souciant guère du lendemain, avec comme seul exutoire la violence.

« La majorité des gens ont peur de la vie et la seule chose qui les empêche de se flinguer, c'est de croire qu'il y a une justice, que, finalement, tout ira bien pour eux. À aucun moment ils n'envisagent la vie comme un processus chaotique, comme quelque chose de fortuit, qui ne doit pas son cours à une volonté supérieure mais seulement à un lancer de dé. Un dé dont on ne connaît ni la forme, ni le nombre de faces. »

Paris la nuit se lit comme un instantané en noir et blanc. Dans un style oral, heurté, visuel et rapide, Jérémy Guez parvient à dévoiler de façon convaincante le malaise et le nihilisme d'une jeunesse perdue. Il ne fait aucun doute que je le suivrai pour son prochain roman.
leleul
7
Écrit par

Créée

le 22 sept. 2012

Critique lue 191 fois

1 j'aime

leleul

Écrit par

Critique lue 191 fois

1

D'autres avis sur Paris la nuit

Paris la nuit
leleul
7

Critique de Paris la nuit par leleul

Annoncé comme le premier volet d'une trilogie, Paris la nuit peut toutefois se lire indépendamment des autres titres (seul Balancé dans les Cordes est disponible à la date de cet article). L'histoire...

le 22 sept. 2012

1 j'aime

Paris la nuit
ThomasHarnois
5

La forme sans le fond

« Paris la nuit » est un court roman percutant.Guez décrit avec rage l’envers de la carte postale de la Capitale avec ses voyous des quartiers pauvres et violents…mais son style dur et incisif ne...

le 8 janv. 2023

Du même critique

Knockemstiff
leleul
8

Critique de Knockemstiff par leleul

Knockemstiff. Le nom claque sec comme un coup de cravache. Dans cette bourgade typique de l'Amérique profonde, perdue au fin fond de l'Ohio, dans un coin paumé où même Dieu ne retrouverait pas son...

le 12 avr. 2013

9 j'aime

1

Gueule de Truie
leleul
2

Critique de Gueule de Truie par leleul

L'espoir fait vivre dit-on. On a envie de le croire, même si cet espoir fait plus souvent mourir comme en témoignent les nombreuses idéologies et croyances prônant un monde meilleur. Et si le...

le 27 févr. 2013

8 j'aime

1

Efroyabl ange1
leleul
9

Critique de Efroyabl ange1 par leleul

La mort récente de Iain M. Banks m’a beaucoup attristé. Par un hasard tragique, elle coïncide à peu de choses près avec la parution dans l’Hexagone de Feersum endjinn, roman intraduisible aux dires...

le 25 juin 2013

7 j'aime